A la rentrée, l’université Iba Der Thiam risque de connaître une paralysie. Le Saes réclame le départ de la professeure Ramatoulaye Diagne du Rectorat, car «son mandat est arrivé à terme» depuis plus d’un an. Par Cheikh CAMARA –

«Si la poursuite des intérêts personnels de la Rectrice est privilégiée au détriment de la bonne marche de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) et du respect des textes réglementaires, la Coordination Saes de Thiès, fidèle à ses principes, s’y opposera en usant de tous les moyens nécessaires et tiendra les autorités compétentes comme seuls responsables de tout ce qui en découlera.» L’avertissement est de la Coordination du campus de Thiès du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), qui s’offusque des «dérives et errements répétitifs de la Rectrice devenus insupportables et qui portent préjudice à l’Uidt», du «non-respect des textes avec des abus qui ont été observés quant à la gestion du personnel, mais aussi de la fin de son mandat». En effet, rappellent le Secrétaire général de la Coordination du Campus de Thiès du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), Mamadou Tandiang Diaw, et ses camarades, «la Rectrice de l’université Iba Der Thiam de Thiès, professeure Ramatoulaye Diagne Mbengue, a été nommée depuis le 11 octobre 2017 et avait pris service le 1er décembre 2017 (décret 2017-1938)». Aussi, ils soulignent que la loi 2015-26 du 28 décembre 2015, qui stipule en son article 16 que «le Recteur est nommé pour un mandat de quatre (4) ans, renouvelable une fois», précise également, en son article 21, que «dans un délai de deux à compter de l’entrée en vigueur de la loi, le Recteur est nommé par décret, mais après une procédure d’appel à candidature dont les modalités sont fixées par décret». Ainsi, à compter du 28 décembre 2017, aucun Recteur n’aurait dû être nommé sans une procédure d’appel à candidature. Malheureusement, décrie la Coordination du campus de Thiès, «le décret fixant les modalités de nomination des recteurs ne fut pris que le 24 juin 2021 (décret 2021-846)». L’article premier de ce décret dit : «Lorsque le mandat du Recteur arrive à son terme ou lorsqu’une vacance de poste se produit, le président de la République procède, par décret, à la nomination d’un Recteur à la suite d’un appel à candidature.» Dans son article 2, le même décret dit que «90 jours avant la fin du mandat, ou au plus, 30 jours après le terme, un comité de sélection de candidature pour la nomination d’un nouveau Recteur est mis en place». Autrement dit, souligne la Coordination du campus de Thiès, «la Rectrice aurait dû, entre le 2 septembre 2021 et le 31 décembre 2021, saisir le Pca de l’université et le Mesri pour la mise en place d’un comité de sélection afin de nommer un Recteur à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) conformément aux textes qu’elle s’empresse de faire semblant de vouloir utiliser avec l’élection de vice-recteurs qui, de toute façon, seront changés lorsque le prochain Recteur sera nommé».

Exemple de l’Ugb
Mamadou Tandiang Diaw et ses camarades disent avoir constaté, «malheureusement», que «la Rectrice n’a pas pris conscience de la fin de son mandat et semble se projeter dans la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance des universités». Pourtant, se rappellent-ils, «elle n’a pas attendu la fin du mandat des membres de nos anciens conseils (d’administration et académique) pour procéder à la mise en conformité de leur composition aux décrets 2020-979 et 2021-1504 qui s’imposaient à nous tous». Aussi de considérer : «Par parallélisme des formes, elle aurait dû, en application des textes réglementaires et législatifs, informer qui de droit de la fin de son mandat et de l’impossibilité de son renouvellement vu le changement de conditions de nomination, comme l’a fait son collègue de l’Ugb qui n’a pas attendu l’autorité.»
La Coordination du campus de Thiès dit avoir adressé un courrier à la professeure Ramatoulaye Diagne Mbengue, avec ampliation aux Mesri et Secrétaire général du Saes, afin que ces derniers «se saisissent de cette situation de l’Uidt où un Recteur dont le mandat est arrivé à terme depuis plus d’un an, cherche à se maintenir à son poste, au lieu de s’inspirer de la jurisprudence du Recteur de l’Ugb». Elle trouve «vraiment dommage» de constater que «la Rectrice de l’Uidt, qui a été nommée avant celui de l’Ugb, et qui aurait dû montrer la voie, s’accroche désespérément à un fauteuil au lieu de faire appliquer les textes». Pour cette raison, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) exige «l’arrêt de la procédure d’élection des vice-recteurs», «la saisine du Conseil d’administration et du Conseil académique afin que chacun d’eux propose les deux professeurs titulaires qui composeront le comité de sélection» et «la transmission au Mesri, des noms des personnes choisies par les deux conseils pour la mise en place du comité de sélection du nouveau Recteur». Les syndicalistes espèrent qu’«ils comprendront que les textes législatifs et réglementaires sus-évoqués s’imposent à nous tous», et que «le nécessaire sera fait pour éviter à notre chère Uidt vive une crise inutile».
Les syndicalistes de la communauté universitaire informent de «l’Assemblée générale qui sera organisée juste à la reprise des cours pour évaluer et mettre en place un plan d’actions pour la mise en conformité de tous nos organes de gouvernance».
Correspondant