C’est une petite musique qui se diffuse depuis le début du Mondial et dont le volume a augmenté au fil des matchs. Lionel Messi doit gagner la Coupe du Monde, eu égard à sa prestigieuse carrière et à son incommensurable talent. Le storytelling est implacable : il dispute sa dernière Coupe du monde, avec autour de lui des joueurs de moindre talent, mais prêts à mourir pour lui sur le terrain. Et cela fonctionne, si l’on constate le nombre de fans de La Pulga, logiquement séduits par les arabesques qu’il propose depuis presque 20 ans, souhaitant la voir triompher au Qatar. Peu importe la nationalité de ses fans, l’histoire est trop belle pour ne pas la voir se réaliser devant eux.
De là à imaginer un complot, il y a un gouffre que nous ne franchirons pas, mais plusieurs voix s’élèvent régulièrement depuis le début du Mondial pour exprimer ce ressenti.
Et forcément, les nombreuses polémiques autour de l’arbitrage ressurgissent. L’Argentine a bénéficié de 4 penalties depuis le début du Mondial, record de la compétition, et deux d’entre eux apparaissent contestables (contre la Pologne et la Croatie).
Souvent à la limite dans les duels, les Argentins n’hésitent pas à mettre le pied, mais n’ont pas reçu de sanction sévère (type Paredes contre les Pays-Bas), ce qui n’a pas empêché Messi de dézinguer Mateu Lahoz, arbitre de ce bouillant Pays Bas-Argentine.

L’Equipe de France face à un rêve collectif
Le ressenti de ces joueurs, logiquement sous le coup de la déception, est à prendre en compte, même si certaines statistiques ne démontrent pas de favoritisme. Sur les quatre demi-finalistes, l’Albiceleste est l’équipe qui a reçu le plus de cartons jaunes depuis le début de la compétition (12) alors qu’elle n’était que la troisième plus sanctionnée (derrière le Maroc et la Croatie). Outre un arbitrage favorable ou non, l’Argentine est portée par un souffle collectif indéniable et un soutien populaire impressionnant.
Bien sûr, il y a les Argentins qui vibrent au-delà du raisonnable, mais il y a tous ceux qui estiment que Lionel Messi doit absolument gagner une Coupe du monde. La France peut-elle résister à ce scénario jugé idéal par beaucoup ? Dimanche, les Bleus n’auront pas le monopole du cœur, bien au contraire. Le stade sera acquis à la cause argentine, le monde du football rêvera de voir Lionel Messi soulever le trophée en tant que capitaine, l’organisateur qatarien sera ravi d’être l’hôte de cette consécration. L’Equipe de France affrontera bien plus qu’une sélection en finale, un souffle épique pour définitivement sacraliser Lionel Messi comme le Goat.
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