Le ministre du Commerce, Alioune Sarr, accompagné du directeur national de la Bceao et du président de l’Association des banques du Sénégal, était à Ziguinchor mardi dernier, dans le cadre d’une cérémonie de lancement et de sensibilisation axée sur un dispositif de soutien au financement des Petites et moyennes entreprises et des Petites et moyennes industries (Pme/Pmi).
Cette rencontre a été également rehaussée par la présence du gouverneur de la région de Ziguinchor, des responsables des institutions financières, de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Ziguinchor, des opérateurs économiques de la région et de plusieurs acteurs et partenaires au développement. Il s’est agi pour le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère du Commerce, de procéder à la matérialisation d’un dispositif d’appui, d’encadrement et d’accompagnement des Pme/Pmi par les banques. C’est tout le sens du lancement et de la sensibilisation sur un dispositif de soutien au financement des Petites et moyennes entreprises et des Petites et moyennes industries (Pme/­Pmi).
«Les Pme ont aujourd’hui une plateforme qui leur permet de croître et d’exploiter toutes les opportunités qu’offrent le marché national et le marché sous-régional avec l’avènement prochain de la zone de libre-échange continentale africaine», a d’ailleurs soutenu face à la presse le ministre du Commerce, Alioune Sarr.
Présent à cette rencontre, le directeur national de la Bceao est d’avis que les Pme, qui constituent 90% du tissu industriel, ont rarement accès au crédit bancaire avec seulement un taux de 10% de crédits bancaires. C’est dire qu’il y a pour les banques beaucoup de risques à prêter aux Pme, du fait des pertes en termes de bilan pour des prêts non remboursés, a-t-il laissé entendre. Aujourd’hui, il s’agit, pour Ahmadou Al Amine Lô, de réduire tous ces risques à travers la mise en branle d’un certain nombre de mesures. Et la première, selon le directeur national de la Bceao, est d’agréer des structures d’appui et d’encadrement qui vont permettre d’accompagner les Pme/Pmi dans leur gouvernance, leur comptabilité, la rédaction d’un business plan, la rédaction de dossiers de crédit, la négociation et le recouvrement du crédit bancaire. Le second élément, c’est par rapport aux banques, car elles ont naturellement besoin de prêter, mais sans risque. Pour ce faire, si elles travaillent étroitement avec les structures d’appui et d’encadrement, elles doivent pouvoir s’engager davantage. «Et c’est à ce niveau que la Banque centrale intervient en leur permettant d’avoir de la liquidité», estime Ahmadou Al Amine Lô. Et pour qui l’Etat a fait ce qu’il devait à travers la commande publique, le Bureau de mise à niveau, l’Adpme, les instruments d’aide aux Pme. Il s’agit maintenant de créer, poursuit-il, la synergie, un écosystème pour qu’ensemble le financement puisse se développer, surtout dans cette région Sud qui a énormément de potentialités. Ce qui importe aujourd’hui, selon le banquier, c’est l’opérationnalisation. Et pour ce faire, M. Lô a indiqué qu’un comité mis en place et présidé par un représentant du ministre du Commerce a déjà homologué les tarifs par lesquels les structures d’appui et d’encadrement doivent être accompagnées. «Et nous avons également fini d’élaborer un canevas de demande de crédit qui a été agréé avec les banques, et le ministre a publié la liste des demandeurs. Du coup, il faut que les acteurs sachent qu’il y a des structures d’appui et d’encadrement prêtes à les accompagner avec les banques qui ont décidé d’y aller fortement», espère-t-il.
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