L’Etat du Sénégal veut faire du Wafq une source de financement durable. A cet effet, après la loi sur le sujet et la mise en orbite de la Haute autorité du Wafq (Haw), le Sénégal sensibilise sur la question pour rattraper son retard.Par Malick GAYE
– Une aide qui aide à se passer de l’aide ! C’est le doux rêve de la quasi-totalité des pays de l’Afrique. Mais comment y parvenir ? Le Sénégal a peut-être trouvé une piste de solution en se tournant vers la finance islamique. Si pour le moment les Eurobond ou autres mécanismes de levée de fonds n’ont pas de souci à se faire pour la concurrence, le gouvernement étudie sérieusement l’option du Wafq. Qui est une solution aux problèmes sociaux. Une loi l’encadrant a même été votée en 2015. Entre temps, seul un projet structurant de l’Etat a eu une composante Wafq. Il s’agit de la mise en œuvre des Daaras modernes. Prévu dans au moins chaque région, le projet est en partie financé par la Banque africaine de développement (Bad). Les Daaras modernes vont bénéficier des revenus générés par l’immeuble qui sera construit sur le terrain de l’ancienne école Amadou Assane Ndoye.
C’est tout le sens de l’atelier organisé par la Haute autorité du Wafq (Haw). L’objectif est de sensibiliser les agents des ministères de l’Economie et des finances sur le Wafq. «Le Wafq permet de financer les domaines sociaux tels que la santé, l’éducation. C’est un outil puissant pour la lutte contre la pauvreté. En plus d’être gratuit, le Wafq est financé par la population de manière volontaire», a expliqué Dr Abdou Diaw, le responsable des finances islamiques du Cesag, copté pour faire l’historique du Wafq au Sénégal. Pour l’enseignant, le défi reste la sensibilisation des potentiels donateurs. «Il faut sensibiliser et former les potentiels donateurs. Au lieu de construire une mosquée dans une zone qui en dispose, il faut investir cet argent dans une affaire plus rentable pour la société. On doit mettre en place un système de gouvernance qui inspire confiance», a-t-il recommandé.
Pour le Directeur général de la Haw, le Wafq n’est pas un concept nouveau au Sénégal. Seulement, a rappelé Racine Bâ, «souvent au décès des constituants, le Wafq ne perdure pas. C’est la raison pour laquelle l’Etat a mis en place cette loi en 2015. L’objectif est de pérenniser le Wafq au delà du fait que l’Etat y investit».
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