Le gouvernement du Sénégal invite les Partenaires techniques et financiers (Ptf), le secteur privé sous régional et international à répondre à l’appel de la Gambie pour le financement de son Plan national de développement (Pnd) 2018-2021, dont le coût est estimé à 2,4 milliards de dollars, environ 1 200 milliards de francs Cfa.

Les autorités gambiennes ont organisé hier à Dakar une mission de plaidoyer de mobilisation de ressources pour le financement du Plan national de développement (Pnd) 2018-2021 de leur pays. A cette occasion, le gouvernement du Sénégal, par la voix du ministre délégué en charge du Budget, a invité les Partenaires techniques et financiers (Ptf), le secteur privé sous régional et international à répondre à l’appel de la Gambie pour le financement de son développement. En effet, explique Birima Mangara, «la réussite de la Gambie demeure celle conjointe du Sénégal. Donc, je tiens à réitérer toute la disponibilité à apporter notre soutien pour la réussite de ce Pnd».
D’un coût estimé à 2,4 milliards de dollars, environ 1 200 milliards de francs Cfa, ce Pnd est le premier plan depuis l’avènement du Président Adama Barrow à la tête du pays. Il s’articule autour de huit priorités stratégiques, à savoir «le rétablissement de la bonne gouvernance ; le respect des droits de l’Homme ; la primauté du droit, l’autonomie des citoyens par la décentralisation et la gouvernance locale ; stabiliser l’économie ; stimuler la croissance et transformer l’économie ; moderniser l’agriculture et la pêche pour une croissance soutenue ; la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et la réduction de la pauvreté…»
Cependant, précise le ministre gambien des Finances et des affaires économiques, «la Gambie, à elle seule avec ses maigres moyens, ne peut pas subvenir aux besoins de financement de ces priorités». C’est la raison pour laquelle, déclare Amadou Sanneh qui a dirigé la mission de plaidoyer, «le gouvernement ainsi que le Peuple de la Gambie font appel aux Ptf, afin qu’ils joignent leurs efforts et soutiennent cette nouvelle démocratie qui est fragile pour que les citoyens puissent recevoir les dividendes démographiques qui les reviennent».
Le Pnd est sous-tendu par une stratégie de financement qui inclut des projets phare. Selon Amadou Sanneh, ces projets sont en cours de finalisation avec leurs partenaires et seront rendus publics avant la date prévue pour la conférence de mobilisation de ressources à Bruxelles en mai 2018. «Dans l’organisation de cette conférence, la Gambie a besoin de votre soutien pour sa transformation socioéconomique et de ramener le sourire à la population gambienne qui l’a perdu depuis 22 ans», ironise le ministre gambien.

La Banque mondiale pour des dons et subventions
Et aux yeux des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de développement qui a assisté les autorités dans cette mission de plaidoyer, la Gambie a énormément de potentialités. Ils ont ainsi bon espoir qu’ils vont pouvoir, en partenariat avec beaucoup d’autres organisations internationales, le secteur privé domestique et international, aider la Gambie à entrer résolument dans la destinée si prometteuse qu’elle attend. «De 1974 à nos jours, la Bad a accompagné la Gambie dans plusieurs secteurs. A l’heure actuelle, nous nous concentrerons dans le secteur de l’énergie, de l’agriculture, de la gouvernance économique et financière, en cohérence avec le Pnd», a promis Marie Laure Akin-Olugbade, directrice adjointe de l’institution financière. Avant d’ajouter : «Nous avons un portefeuille de près de 400 millions de dollars. Nous avons l’ambition de mobiliser aussi bien en ressources internes, mais également à travers un certain nombre de partenariats avec d’autres bailleurs de fonds des sommes plus importantes pour accompagner le Pnd de la Gambie». Mais pour Louise Cord, directrice pour la Gambie de la Banque mondiale, qui a embouché la même trompette que Dr Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, ce plan devrait être essentiellement financé par des dons et subventions. «Les Ptf doivent fournir des dons à la Gambie. S’il vous plaît, venez avec des dons», plaide Dr Chambas. Et d’après Mme Cord, «des subventions permettront des investissements de près de 60 millions de dollars prévus pour l’énergie».
Ce mercredi, Amadou Sanneh et son équipe poursuivront les discussions bilatérales avec ces différents partenaires techniques et financiers pour voir comment ces derniers peuvent appuyer la transition démocratique de la Gambie vers la reconstruction de son économie et l’instauration d’un Etat pleinement démocratique dans l’intérêt de ses populations.
dialigue@lequotidien.sn