Le ministre de la Culture et du patrimoine historique a procédé hier à la remise de 59 chèques aux acteurs culturels des régions de Dakar et Thiès, bénéficiaires de financement du Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu). «La cérémonie nous permettra de distribuer un lot de 59 chèques concernant les régions de Dakar et de Thiès pour un montant de 113 millions 80 mille francs Cfa. Et cet après-midi, on va au Conseil départemental de Kaffrine, on va rassembler les bénéficiaires des régions de Kaolack, Fatick, Diourbel. C’est-à-dire le Sénégal-centre pour un lot de 11 chèques pour un montant de 23 millions 600 mille. Soit un cumul de 136 millions qui seront mis à votre disposition pour la seule journée d’aujourd’hui. Et cette dynamique se poursuivra dans les autres régions dans les meilleurs délais», soutient Aliou Sow qui salue les conditions d’éligibilité à ce financement qu’il juge «transparentes» et «rigoureuses». «Un comité de lecture procède à une sélection avec des notes accordées à chaque projet, puis ces projets seront soumis au comité des institutions qui fixent les montants alloués à chaque projet. C’est par la suite maintenant que les décaissements sont effectués en donnant 60% des montants obtenus pour la première tranche et après, sur présentation d’un rapport de gestion, les sommes restantes sont versées.» Globalement, ce sont 136 millions francs Cfa qui ont été mis à la disposition des jeunes hier et après la Tabaski, avant que des cérémonies similaires ne se tiennent en faveur des jeunes de Tambacounda et de Kédougou, Saint-Louis, Louga et Matam pour l’axe nord, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda pour l’axe sud. «Tout cela va développer la décentralisation de cette politique-là, la proximité, mais également permettre d’avoir aussi une cartographie plus claire», tient à préciser le ministre de la Culture qui dit avoir découvert un talent impressionnant de gestion de projets au niveau des acteurs culturels des cultures urbaines. «Certains sont passés du statut d’artiste à ceux d’entrepreneur culturel, d’employeur et de créateur de richesses et d’emplois en restant de brillants artistes. C’est ce modèle sénégalais que nous voulons au Sénégal, en Afrique. Il s’agit de donner des centaines de millions non remboursables, donnés sans apport ni garantie pour des projets allant de l’événementiel à la production, à la formation, entre autres», renseigne le ministre Aliou Sow qui a félicité les bénéficiaires pour «la qualité de leurs projets» tout en les incitant à faire bon usage des sommes reçus. L’occasion était belle pour Aliou Sow d’interpeller les bénéficiaires sur les cas de détournement d’objectifs. «Une fois, on a interpellé une pirogue pour demander le profil des candidats retenus, on en avait découvert dix qui venaient de recevoir entre 3 et 5 millions de financement. Au lieu d’aller pour les activités pour lesquelles ces subventions ont été mobilisées, ils ont pensé explorer une voie plus rapide, c’est-à-dire aller traverser les océans au risque de leur vie. Je pense que nos fonds ne serviront pas à financer pareille mésaventure», fait-il savoir. S’offusquant contre le pillage du Centre culturel de Ziguinchor, «mis à sac, démoli» lors des dernières manifestations ainsi qu’un studio de Thiès «incendié», le ministre a invité «à préserver les biens culturels».
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn
A LIRE AUSSI...