Financement – Production alimentaire d’urgence : La Bad octroie 79,33 milliards au Sénégal

La Banque africaine de développement et le gouvernement du Sénégal ont signé hier, une Convention de financement relative au Programme de production alimentaire d’urgence. Ce prêt, qui entre dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence (Aefpf), s’élève à 79,33 milliards de francs Cfa et sera décaissé en 2 tranches.Par Khady SONKO –
Le Programme de production alimentaire d’urgence bénéficie d’un prêt de 79,33 milliards de francs Cfa de la part de la Banque africaine de développement (Bad). Ce soutien de la Bad, qui sera décaissé en 2 tranches, entre dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence (Aefpf).
Il s’inscrit dans la réponse de la Bad pour appuyer les Pays membres régionaux face à la nouvelle crise engendrée par la guerre en Ukraine.
Le projet a pour but de contribuer au renforcement de la souveraineté alimentaire du Sénégal par la réduction de la dépendance à l’importation des céréales de base et de produits horticoles à vocation vivrière.
Son objectif spécifique est la diminution, dans les court et moyen termes, de la dépendance du pays aux importations alimentaires à travers l’augmentation de la production et de la productivité des céréales de base (riz, maïs, mil) et des produits horticoles (pomme de terre).
Le programme soutiendra l’acquisition de 118 mille tonnes d’engrais supplémentaires en 2022 et 2023, l’acquisition de 7 mille tonnes des semences de qualité de céréales au profit des producteurs (trices), 3 mille tonnes de semences de niébé et 15 mille tonnes de semences de pomme de terre. S’y ajoute la signature d’une Convention de partenariat entre le Maer et l’Isra pour la fourniture de semences de prébase.
A terme, le programme permettra la production de 600 mille tonnes de céréales (riz, maïs, mil), 120 mille tonnes de niébé et 150 mille tonnes de pomme de terre. Il est aussi attendu la production de 32,5 tonnes de G3 de blé en 2024 qui, à terme, permettront d’obtenir près de 9 mille tonnes de semences certifiées en 2026.
L’intervention permettra à environ 850 mille ménages dont 20% dirigés par des femmes, d’avoir un accès sécurisé à des semences et intrants en quantité suffisante.
«Les différentes réalisations auront un effet positif sur les revenus des ménages, ainsi que sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays», assure Mohamed Cherif, représentant-résident à la cérémonie de signature de la convention hier.
«Comme vous le savez, durant plus de quatre décennies de coopération, le Sénégal et la Banque africaine de développement ont tissé de solides liens de partenariat. En effet, ce programme vient s’ajouter à la longue liste des opérations financées par la banque au profit du Sénégal. Le portefeuille en cours d’exécution comporte 33 projets pour un engagement de 1.63 milliard Uc, soit 1381 milliards de francs Cfa», a déclaré Mohamed Cherif.
«Ce Programme de production alimentaire d’urgence vise à atténuer les chocs exogènes sur les plans financier, économique et social et à juguler la tendance haussière des productions céréalières observée ces dernières années, notamment en concentrant les efforts sur la mise à disposition des principaux intrants aux producteurs (semences et engrais en particulier)», a expliqué Amadou Hott, ministre de l’Economie, du plan et de la coopération.
ksonko@lequotidien.sn