Financement qatari, 3ème mandat, Sonko, Présidentielle… : L’Egyptien Saber Mashhour livre « ses convictions »
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Le Sénégal «pays musulman sous domination française avec un président à la solde de la France dont l’opposant principal est Ousmane Sonko qui va libérer le Sénégal du joug français». C’est ainsi que l’Egyptien Saber Mashhour présente le Sénégal. Dans une vidéo publiée sur YouTube, le leader «frèriste» a soutenu que «Ousmane Sonko a fait avorter un projet de 3e mandat» de Macky Sall. Il a lancé un appel au «Peuple sénégalais à suivre l’exemple du Mali du Burkina Faso et du Niger pour se libérer de l’occupation française», tout en le galvanisant avec ces termes : «Le Peuple sénégalais musulman aux valeurs ancrées dans l’islam.» Affirmant qu’il aurait aimé se réfugier au Sénégal et y élever ses enfants, tellement ce peuple est porteur de grandes valeurs islamiques.
Saber Mashhour ne s’est pas gardé de commenter la situation politique du pays. Pour lui, la nouvelle paire de manches de la France est de «faire élire Amadou Ba, qui y était récemment en visite pour chercher soutien et prendre des instructions». Ainsi, a-t-il soutenu que «la seule alternative pour libérer le Sénégal de la France est d’élire Ousmane Sonko».
Lire la chronique : Tariq Ramadan, plus vous parlez, plus vous enfoncez Ousmane Sonko !
Il a accusé «la presse française (faisant référence au Canard Enchaîné) de vouloir forger une histoire autour d’une relation imaginaire entre lui et Ousmane Sonko, et sur un financement qatari». Réaffirmant qu’il n’a «aucun lien avec les Frères musulmans (Fm), encore moins le Qatar», il déclare que l’appartenance aux Fm aurait été un honneur, comme d’ailleurs au Sénégal.
Sur le financement qatari, «pourquoi pas, si c’est pour libérer un pays musulman alors que les traîtres de la classe politique sénégalaise sont soutenus par la France ?», s’est interrogé Sabber Mashhour. Avant d’ajouter ceci : «Le Qatar est un pays musulman dont le gaz appartient aux musulmans. Lorsque la France finance le Sénégal et sa classe politique c’est pour leur voler les ressources et le Qatar n’a jamais agi ainsi.» Saber Mashhour nourrit «l’espoir que le Peuple sénégalais libère son pays comme l’ont fait les Maliens, les Burkinabè et les Nigériens». Mashhour dit aux Sénégalais que «le combat a été déjà gagné à 50 %» et qu’il ne faut pas «interrompre la révolution. Vous avez fait avorter le 3e mandat. Il ne reste qu’une seule chose, élire Ousmane Sonko, pour libérer le Sénégal que je ne considère pas comme ma seconde Patrie, mais mon premier pays».
1 Comments
Il ne faut pas être naïf ou hypocrite. Ya-t’il au monde une formation politique significative dans son pays et qui n’est pas soutenu par des » forces invisibles » ? Qu’il s’agisse d’Internationales libérales, socialistes, travaillistes, syndicales … de lobbies, … de puissants groupes industriels, de presse ou confrériques ..?
Concernant le cas qui nous interpelle, personne ne peut comprendre cette conspiration du silence, cette omerta, cette chape de plomb, au lendemain de l’évocation du sujet par un député, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, sauf l’article du quotidien qui a levé le lièvre et quelques timides répliques vite noyées par un faux débat sur le financement des partis politiques (au moment où le pays se vide de sa jeunesse défiant l’océan Atlantique et le Sahara à la quête d’un hypothétique mieux-être).
Pas de demandes d’enquête, pas d’auto saisine du PR, silence de cathédrale du côté de l’intéressé, bunkeurisé derrière une escouade de +30 avocats aguerris.
Au delà de la gravité du sujet, (vrai ou faux), se pose la question du fonctionnement des partis politiques au Sénégal et de leur stricte conformité vis à vis de la loi les régissant. Perso, je pense que leur audit serait un premier pas vers l’assainissement des moeurs politiques de ce pays, vers l’éclaircissement de notre horizon pour une lisibilité des offres politiques, gage de choix éclairé ou de sanction motivé des écuries qui sollicitent nos suffrages. Le Sénégal ne mérite ce spectacle de +200 candidats à sa magistrature suprême. Nous valons mieux.