Les acteurs et experts, qui se sont réunis durant 5 semaines, sous la supervision du Bos/Pse, ont élaboré la feuille de route pour la relance de l’industrie pharmaceutique. Dans le document, il a été identifié les réformes à apporter pour permettre au Sénégal d’atteindre son objectif de produire 50% de ses besoins en médicaments. Le coût est estimé à 326 milliards de francs Cfa.Par Dieynaba KANE – 

Le Sénégal a désormais sa feuille de route pour relancer son industrie pharmaceutique. Après 5 semaines d’échanges entre experts et acteurs à l’initiative du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos/Pse), un plan a été élaboré pour permettre au Sénégal d’atteindre son objectif de produire localement, 30% de ses besoins en médicaments d’ici 2030 et 50% d’ici 2035. Mais pour y arriver il y a des pré-requis. Ainsi dans cette feuille de route, il a été identifié 5 points de décision stratégique. Il s’agit de la procédure d’urgence pour l’adoption du projet de loi sur la pharmacie, du financement du plan d’urgence pour la mise en place de l’Autorité de réglementation pharmaceutique, la réduction du coût de l’électricité, la validation du modèle de gouvernance et la validation du paquet d’investisseurs. Le coût de la mise en œuvre de cette feuille de route, selon le directeur du Bos, «est fixé à 326 milliards de francs Cfa sur les 5 ans à venir». A en croire El Ousseyni Kane, «le secteur privé s’est engagé à investir 200 milliards dans des projets structurants, mais la condition c’est que l’Etat du Sénégal engage les réformes indispensables à la relance du secteur». D’après lui, «ces réformes ont été estimées à un montant de 95 milliards». Pour le directeur du Bos, «la balle est dans le camp de l’Etat du Sénégal et du secteur privé».
Quid du rôle du Bos ? M. Kane est conscient que la structure qu’il dirige devra mettre «l’ensemble des acteurs sous tension pour permettre au Sénégal dans 5 ans d’importer la moitié de ses besoins en médicaments».
Le ministre en charge du suivi du Pse a, pour sa part, insisté sur la nécessité de l’opérationnalisation de ce projet. Selon Abdou Karim Fofana, «il n’est pas permis à ce stade, d’infléchir l’élan que les acteurs viennent d’insuffler». Et le ministre de poursuivre : «Nous avons la chance de bénéficier de l’expertise pour nous aiguillonner sur la voie de l’opérationnalisation de cet important projet pour l’atteinte de la souveraineté pharmaceutique.»
Lors de cette rencontre, M. Fofana a assuré «l’engagement des décideurs publics et des partenaires à réunir toutes les conditions nécessaires au démarrage dans les meilleurs délais de mise en œuvre du plan de relance de l’industrie pharmaceutique». S’inscrivant dans une démarche inclusive, il a appelé ses collègues ministres à prêter une oreille attentive aux différentes propositions et de veiller à prendre toutes les mesures requises pour leur suivi. Le ministre en charge du Pse a d’ailleurs promis de faire «en Conseil des ministres, une communication pour présenter la feuille de route et donner l’opportunité au président de la République de donner une feuille de route avec des délais». Dans ce cadre, il envisage même de proposer l’organisation d’un conseil présidentiel sur la relance de l’industrie pharmaceutique.
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