1106 Volontaires de l’économie sociale et solidaire (Vess) vont être déployés à travers tout le territoire national pour l’encadrement des bénéficiaires des financements émanant des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) et le suivi de ces financements. Le ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire en a fait l’annonce mardi lors d’une rencontre, à Diamniadio, avec les membres de l’Association professionnelle des Sfd. «Nous avons décidé au niveau du ministère, en attendant que notre collègue du ministère de l’Economie et des finances nous rejoigne dans cette initiative, de mettre sur tout le territoire national 1106 Volontaires de l’économie sociale et solidaire, les Vess, qui seront en quelque sorte des interfaces entre les institutions de microfinance et les bénéficiaires», a indiqué Alioune Dione. Il s’agira, selon lui, de deux volontaires (un homme et une femme) pour chacune des 553 communes. «Ce qui va permettre un suivi, une traçabilité de ces financements, mais également d’accompagner les populations», a motivé le Mmess. Mettant en avant son expérience dans le secteur, M. Dione est d’avis que le manque d’encadrement des bénéficiaires est un point non négligeable sur le problème agité de l’improductivité des financements. «J’ai pu le constater à travers l’étude que j’avais menée récemment, pour le compte de l’Usaid (Agence des Etats-Unis pour le développement international : Ndlr) sur les chaînes de valeur pour les femmes et les jeunes. J’ai pu voir que dans beaucoup de cas où on pense que le problème c’est le financement, ce n’était pas le cas. C’était plutôt un problème d’encadrement qui se posait. C’est la raison pour laquelle nous allons faire un effort assez consistant dans le domaine de l’encadrement de ces financements à la base», a-t-il ainsi mis en exergue. L’ambition à travers cette action et les autres à venir est, selon lui, que les populations ressentent les impacts de la microfinance qui doit être au service d’une économie sociale et solidaire créatrice d’emplois. Le mode de financement de la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj) dont les pratiques concurrentielles ont été jugées déloyales par les professionnels des Sfd, s’est invité aux débats. Le qualifiant de bon instrument, le ministre a toutefois pointé les inconvénients des financements directs de la Der sur la création d’emplois. «Pour cette question, la réponse du ministère c’est que le nouveau paradigme que nous entendons imprimer milite en faveur d’une suppression des crédits directs au profit du refinancement. Nous n’avons pas le pouvoir de décision à ce niveau, mais nous allons donner toute l’information nécessaire à l’autorité», a-t-il expliqué.
Par Alioune Badara NDIAYE
Correspondant  – abndiaye@lequotidien.sn