Le ministre des Finances et du budget a apporté des explications sur des sujets d’actualité concernant son département. De la dette à la Loi de finances rectificative (Lfr), en passant par la coopération entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (Fmi), Cheikh Diba s’est épanché lors de l’inauguration des nouveaux locaux du service de Contrôle régional des finances (Crf) de Ziguinchor.Par Khady SONKO –

 Une «séance d’explications» sur la situation de la dette publique. C’est ce à quoi s’est adonné, hier, le ministre des Finances et du budget, à Ziguinchor, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux du service de Contrôle régional des finances (Crf). «Nous avons vu circuler dernièrement des chiffres et interprétations erronés évoquant une dette cumulée sur 2024-2025 ou une prétendue utilisation inappropriée des ressources de l’Etat», a déploré Cheikh Diba. Avant de préciser que «le gouvernement conduit une politique d’endettement responsable, cohérente et conforme à nos engagements internationaux». «Les ressources mobilisées servent prioritairement à soutenir l’investissement productif, au développement des infrastructures et à la transformation de notre économie conformément aux priorités de développement. En toutes circonstances, le gouvernement agit avec responsabilité et transparence, pour préserver la soutenabilité de la dette et la confiance de nos partenaires», a ajouté Cheikh Diba.

Cette approche, martèle-t-il, «s’inscrit dans un cadre de gestion des risques, avec pour objectif constant de renforcer la résilience de notre économie».
Sur la coopération entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (Fmi), il dit : «Après la constatation d’écarts significatifs entre les informations budgétaires et comptables officielles de 2019 à 2024 et les résultats de l’audit de la Cour des comptes, le Fmi, en accord avec le gouvernement, a suspendu temporairement les décaissements au titre de l’accord de prêt conclu en juin 2023 avec le régime précédent. Cette suspension vise à permettre une évaluation approfondie des causes et de la portée de la communication d’informations budgétaires et comptables inexactes.»

Le ministre des Finances et du budget a informé que les deux parties ont convenu d’entamer, par la suite, des négociations en faveur d’un nouveau programme sur la base de la situation réelle des finances publiques ressortie du rapport de la Cour des comptes. «Ce nouveau programme économique et financier, élaboré à l’initiative de l’Etat du Sénégal à partir de la Vision Sénégal 2050, du master plan et de la Snd/plan quinquennal, vise à restaurer la crédibilité de la gouvernance financière publique», a fait savoir l’argentier de l’Etat.

Selon M. Diba, ce programme devra remédier aux causes profondes des insuffisances de la gestion budgétaire et comptable relevées dans le rapport de la Cour des comptes et définir une nouvelle trajectoire des finances publiques, tenant compte des risques liés au niveau d’endettement public.
En outre, poursuit-il, «le Fmi continue d’apporter au Sénégal un appui technique dans des domaines-clés tels que la mobilisation des recettes, la gestion des investissements publics ou la réforme du secteur de l’énergie». La chose la plus notable a été le mutisme du ministre sur les déclarations de la directrice de la Com­munication du Fonds monétaire, Mme Julie Kozack, qui a affirmé, le 12 juin dernier, que tout en continuant à collaborer avec le gouvernement du Sénégal pour résoudre la question des chiffres déclarés falsifiés du budget de 2019 à 2024, le Fmi n’entendait pas signer un programme avec décaissement au profit du Sénégal tant que le flou persistera quant à la réalité desdites falsifications, mises en évidence par le Pm Ousmane Sonko.

Concernant la Loi de finances rectificative (Lfr 2025), le ministre des Finances et du budget a indiqué que sa préparation se poursuit dans le respect des procédures et exigences de sincérité budgétaire.

D’ailleurs, a souligné M. Diba, «le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep 2026-2028), qui encadre le dialogue avec le Parlement, a été adopté mercredi 18 juin 2025 en Conseil des ministres».
D’après lui, conformément au calendrier prévu, ce document sera déposé très prochainement à l’Assemblée nationale pour permettre l’organisation des Débats d’orientation budgétaire (Dob) dans les délais légaux.

Le ministre a souligné également le caractère inclusif de cette démarche marqué, d’après lui, par l’implication de la Société civile dans le processus. «Cela conforte notre volonté d’inscrire l’action publique dans une dynamique de trans­parence, de redevabilité et de participation citoyenne au processus budgétaire», a-t-il dit.
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