Le ministre des Finances et du budget a organisé ce week-end à Saly, une rencontre d’échanges avec les membres de la Commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, sur les contours du budget 2022. Une occasion pour Abdoulaye Daouda Diallo de décortiquer le projet de loi de finances 2022 arrêté à 5199 milliards de francs Cfa.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –
Abdoulaye Daouda Diallo a fait face aux députés de la Commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, ce week-end à Saly, pour leur présenter le projet de loi de finances 2022, projeté à 5199 milliards de francs Cfa, contre 2344,8 milliards. Ainsi, précise le ministre des Finances, «le budget a connu une hausse sans précédent, il dépasse, pour la première fois de l’histoire du Sénégal, le cap des 5000 milliards de francs Cfa, soit plus du double du budget en 10 ans». A en croire le ministre, ce chiffre est révélateur sur les ambitions du gouvernement, mais également cette hausse prévue en 2022 «vient parachever un effort continu depuis 2014 en faveur des populations pour un Sénégal émergent. Après deux années budgétaires où la priorité était surtout de résister à l’onde de choc sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie du Covid-19, la loi de finances 2022 sera particulièrement orientée vers la relance de l’activité économique, dans le maintien de la cohésion sociale, pour garder le cap sur l’émergence». Mieux, ajoute M. Diallo, le budget «vise à améliorer le bien-être des femmes et des jeunes, à développer les productions agropastorales, faciliter l’accès aux services sociaux de base et d’asseoir une industrie forte et compétitive».
Revenant sur les caractéristiques de ce projet de loi de finances, il a souligné qu’il est bâti sur une prévision de 5,5%, contre 3,7% en 2021.
Pour la collecte de recettes, l’année 2022 consacre la montée en puissance de la mise en œuvre de la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (Srmt), le déploiement du programme Yattal dans un contexte de consolidation de la reprise de l’activité, le renforcement de la gouvernance de la valeur en douane ainsi que le renforcement de l’informatisation et de l’interconnexion des services douaniers et fiscaux. «Ces actions entreprises devraient booster les recettes fiscales à croître de 460,5 milliards, soit une hausse de 18% en valeur relative. Il s’agira, plus que par le passé, de parvenir à une plus grande mobilisation de recettes internes. La croissance des recettes fiscales serait portée fondamentalement par la bonne tenue des ‘’impôts sur les revenus, les bénéfices et gains en capital’’, les ‘’impôts sur les biens et services’’ et les ‘’impôts sur le commerce extérieur’’ avec des taux de progression respectifs de 13%, 16,2% et 28% pour se situer respectivement à 849 milliards, 1591 milliards et 454 milliards», a déclaré le ministre des Finances et du budget.
En ce qui concerne les dépenses, il a précisé que la politique de rationalisation des dépenses courantes en faveur des dépenses d’investissement sera de mise et que ce projet de budget prend en compte l’ensemble des projets d’initiative présidentielle.
Pour le déficit budgétaire, le gouvernement prévoit de le contenir à 4,8% après les pics de 2020 (-6,4%) et 2021 (-5,4%), lorsque le Sénégal se trouvait à l’épicentre de la pandémie. «Mais notre objectif est de ramener et maintenir le déficit budgétaire à 3% à compter de 2023, à la faveur des réformes engagées sur la fiscalité et la gestion budgétaire. Ce déficit sera financé essentiellement par les tirages sur les prêts, les financements résiduels de 2021 ainsi que les interventions sur le marché financier».
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