5 des sept organisations syndicales, regroupant le Groupe des 7 syndicats de l’enseignement, dénoncent vigoureusement le manque de sérieux du gouvernement ainsi que sa mauvaise volonté de respecter rigoureusement ses engagements, plus de deux mois après la signature des accords. Cette réaction fait suite au communiqué du ministère des Finances et du budget qui informe que «toutes les revalorisations d’indemnités sont toutes fiscalisées, excepté l’indemnité représentative de logement».

Par Alioune Badara NDIAYE  – Le ministère des Finances et du budget (Mfb) a fait savoir que les engagements financiers conclus le 26 février 2022 avec les syndicats d’enseignants, à travers notamment le relèvement de la rémunération et la revalorisation du régime indemnitaire vont être exécutés à partir du mois de mai. «Conformément aux dispositions légales et réglementaires, toutes les revalorisations d’indemnités sont fiscalisées, excepté l’indemnité représentative de logement», lit-on dans le communiqué du Mfb publié dimanche. Face à la presse hier lundi, cinq des sept syndicats du G7 (Sels, Sneilas/Fc, Sels /A, Uden et Siens) se veulent prudents après cette annonce. Ces organisations parlent même d’entorses graves aux termes du consensus et qui semblent traduire une reculade de la part du gouvernement. «Dans ce communiqué, il y a un alinéa qui pose problème ; c’est l’alinéa 3 qui parle d’imposition. Or nous avons dit au gouvernement que ce que nous négocions nous le faisons sur la base du net à percevoir après impôt et c’est ce net à percevoir après impôt qui était annoncé en termes de minima et de maxima», a précisé Amidou Diédhiou, Secrétaire général du Sels, assurant que le communiqué pose problème. «Pourquoi cette précision, à ce moment précis ? En tout état de cause, nous cinq syndicats d’enseignants nous n’avons que le protocole comme base. Si ce qui est dans le protocole est respecté comme tel, nous applaudirons. Autrement, nous ferons face et appelons les syndicats à se tenir prêts», a-t-il soutenu.
«La question de la fiscalité impactera négativement les gains nets annoncés par le gouvernement qui, selon des sources concordantes, tente par une réorganisation du bulletin de solde et la suppression de la ligne Impôt sur le revenu (Isr) de masquer le coup», ont ainsi fait remarquer les organisations syndicales dans la déclaration liminaire. Elles ont alors vigoureusement dénoncé le manque de sérieux du gouvernement ainsi que sa mauvaise volonté de respecter rigoureusement ses engagements. «Plus de deux (2) mois après la signature de ces accords, force est de constater que l’attitude du gouvernement suscite quelques inquiétudes quant à sa réelle volonté de respecter à la lettre les termes du protocole», ont déploré les cinq syndicats en voulant pour preuve la non mise en place jusque-là du comité de suivi, la légèreté avec laquelle sont traitées les questions résiduelles ou encore l’inexistence de début de mise en œuvre des consensus obtenus dont celui sur le cas des décisionnaires. Et, sur cette question, ils ont promis de se faire entendre dans les jours à venir. «La signature du protocole d’accords du samedi 26 février 2022 sur le régime indemnitaire des personnels d’Education et de Formation et la demande de création de corps d’administrateurs scolaires constitue une étape décisive dans le processus de négociation collective dudit secteur, tant dans son esprit que dans son contenu en termes de gains significatifs nets sur les revenus des enseignants tous corps et fonctions confondus», ont-ils tenu à rappeler.