Poursuivie pour les délits d’«abus de confiance, complicité en faux et usage de faux en écriture de banque», la comptable, Mame Maguette Marième Ndiaye, risque une peine de 2 ans d’emprisonnement ferme. Elle a été devant le juge des flagrants délits hier.

Hier, pour une affaire de vol de chèque, la dame, Mame Maguette Marième Ndiaye, a été traduite devant le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar. Comptable à la société de micro finance Coris de Thiès, elle risque une condamnation de 2 ans de prison ferme. Elle a été arrêtée à la suite de l’interpellation du vigile de ladite boîte, Famara Bodian. C’est au courant du mois de ramadan que ce dernier a été mis aux arrêts par des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) en compagnie de Mouhamet Ndiaye, volontaire à la mairie de Dakar. Ce jour-là, ils se sont rendus à l’agence Cbao de Pompidou dans le but de retirer la somme de 18 millions de franc Cfa du compte de Coris.
A la barre tout comme à l’enquête préliminaire, le prévenu Bodian a soutenu mordicus qu’il a agi sur instruction de la comptable. Autrement dit, le chèque en blanc lui avait été remis par Mame Maguette qui lui avait recommandé de faire un retrait sur le compte de Coris.
Mame Maguette Marième Ndiaye, quant à elle, a réfuté les déclarations du vigile alors que sur le chèque, sa signature et celle du chef d’agence y sont bien apposées. Mais madame Mansaly, chef d’agence, a fait savoir au juge qu’elle n’a jamais signé ce bon.
Pour l’avocat de la partie civile, «il y avait un dessein bien formaté, bien préparé par la comptable et Famara Bodian. Mame Maguette Marième Ndiaye est seule dépositaire des chèques». Selon toujours le conseiller de la société de micro finance, «tous les actes matériels sont là. Elle se présente dans une entreprise de victimisation en voulant faire comprendre que sa signature a été imitée». La robe noire a par ailleurs demandé au Tribunal de réserver les intérêts de Coris.
Dans son réquisitoire, le procureur a exhorté la relaxe de Mouhamet Ndiaye pour le délit d’«association de malfaiteurs». Parce que, dit-il, celui-ci a juste emprunté sa carte d’identité au sieur Bodian qu’il a rencontré au centre-ville. Pour ce qui est des peines, le représentant du ministère public a requis 2 ans de prison ferme contre Mame Maguette Marième Ndiaye, 1 an ferme pour Famara Bodian et 1 mois de prison ferme à l’encontre de Mouhamet Ndiaye.
Selon l’avocat de la comptable, dans un enregistrement, Famara reconnait avoir volé le chèque en passant par la fenêtre. Sur la remise de l’enveloppe qui aurait contenu le chèque et qui a eu lieu entre Mame Maguette et Famara et qui a été révélée par les caméras de surveillance, l’avocat a estimé «qu’on est dans le doute». Quant à la signature de sa cliente, il a indiqué qu’ «aucune preuve ne montre que c’est elle qui a signé». Il a tout bonnement sollicité sa relaxe.
L’avocat de Famara Bodian a, quant à lui aussi, soutenu que «le système de vidéo surveillance prouve que c’est Mame Ma­guette qui a remis le chèque». Il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le délibéré est fixé au 5 juillet.
msakine@lequotidien.sn