Les flux financiers illicites pourraient faire perdre à l’Afrique plus de 50 milliards de dollars Us par an, a affirmé lundi Hatem Fellah, agronome principal au bureau régional du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) au Sénégal.
«Les estimations sur les flux financiers illicites sont très disparates en raison des différences de méthodologie. Selon les estimations actuelles, l’Afri­que pourrait perdre plus de 50 milliards de dollars américains par an dans les flux financiers illicites», a-t-il notamment dit.
Il s’exprimait à Saly Portudal, lors d’un atelier organisé par le groupe de la Bad, en partenariat avec le Groupe inter-gouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba). Cette rencontre, destinée aux parlementaires lusophones des pays membres régionaux, est axée sur la problématique des flux financiers illicites en provenance d’Afrique.
Selon Hatem Fellah, la perte de 50 milliards de dollars causée à l’Afrique correspond environ au même montant que l’investissement total ou l’envoi total de fonds des migrants et est légèrement supérieure à l’Aide publique au développement (Apd). «Mais ces estimations pourraient bien être inférieures aux sorties réelles, car il n’existe pas de données précises pour tous les pays africains et certaines formes distinctes de flux financiers illicites sont inclues et donc difficiles à suivre et encore moins à estimer», a-t-il fait remarquer.
Il a souligné le caractère fondamental du rôle des parlementaires dans la promotion de la relance économique et du développement durable. «Les parlementaires ont le mandat constitutionnel de superviser les gouvernements et de leur demander des comptes et jouent un rôle primordial dans la promotion d’une bonne gouvernance économique et financière grâce à un contrôle efficace du budget et de la gestion des dépenses publiques», a-t-il souligné.
Il révèle que la Bad a élaboré un cadre stratégique et un plan d’action dans le cadre de la lutte contre les flux financiers illicites sur le continent. D’après lui, le premier pilier de cette stratégie repose sur le renforcement des capacités des pays membres régionaux et des communautés économiques régionales à lutter contre ce phénomène.
Aps