«Oh Gallery !» de Dakar va exposer des œuvres de l’artiste sénégalais Viyé Diba à la Foire internationale d’art contemporain de Bâle, en Suisse, du jeudi 13 au dimanche 16 juin 2024, a-t-on appris de sa directrice, Océane Harati. Après avoir présenté l’artiste Aliou Diack à cette «foire de validation» il y a deux ans, «Oh Gallery !» a fait le choix d’exposer, cette année à cette foire, sur un projet historique de Diba, «un maître» de l’art moderne sénégalais, a expliqué la galeriste dans un entretien téléphonique. «Viyé Diba est un maître-artiste, un chercheur qui n’a pas peur de défier les pratiques contemporaines et qui plaide pour une plus grande conceptualisation artistique», a dit Océane Harati, depuis Bâle où elle séjourne dans le cadre de cette foire également appelée Foire internationale d’art contemporain Art Basel.
Sept œuvres historiques de Viyé Diba, datant des années 1990 à 2000, vont être présentées à des collectionneurs et des musées devant prendre part à cette foire qui existe depuis 1970, pour le compte de la «section historique» de la Foire internationale d’art contemporain Art Basel.
L’édition de cette année de la Foire internationale d’art contemporain de Bâle va réunir 286 galeries de 40 pays, avec plus de 4000 artistes de tous les continents. «Dans cette proposition curatoriale, la galerie a rassemblé des œuvres majeures des années 1990 dont Kangourou, Le Langage et Choses au mur II et III, fruits de plusieurs années de recherches, marquant un changement significatif dans l’approche artistique de Diba», explique Océane Harati. Selon Mme Harati, depuis près de 50 ans, l’artiste Viyé Diba a poursuivi une carrière très éloignée du marché de l’art, se consacrant entièrement à ses recherches et la production à petite échelle. Les œuvres résultant de cette trajectoire ont été maintes fois exposées et certaines acquises par les musées. La «Oh Gallery !», située au centre-ville de Dakar, abrite actuellement une collection individuelle de Viyé Diba sur les «archives textiles», des œuvres à travers lesquelles l’artiste propose un questionnement de la société de consommation.
Viyé Diba, (…) salue «la dynamique» enclenchée par «Oh Gallery !», une galerie qui, dit-il, s’est battue pour être présente à cette foire de l’art. L’artiste annonce qu’il va y présenter ses œuvres des années 1990 à 2000 réalisées à partir de matériaux-témoins de la déliquescence postcoloniale et coloniale, inspirées des «nouvelles configurations économiques avec cette économie de survie développée après les plans d’ajustement structurel ayant frappé nos pays». L’artiste dit poursuivre un objectif précis à travers sa participation à cette foire, à savoir amener le monde à porter un regard sur son travail. «Il est important à ce niveau de mon travail, d’avoir un regard du monde. J’ai été parmi les premiers Africains à être coté», dit au bout du fil, le lauréat du Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar en 1998. Viyé Diba est diplômé de l’Ecole normale supérieure d’éducation artistique de Dakar et de l’Ecole pilote internationale d’art et de recherche de la Villa Arson (Nice). Il a ensuite obtenu un Diplôme d’études supérieures spécialisées (Dess) de géographie à l’université de Nice, sur le thème : «Santé et esthétique urbaines.» Diba a enseigné à l’Ecole nationale des arts de Dakar, où il a aidé à former plusieurs générations d’artistes.
Aps