La collecte de la taxe sur le foncier bâti est un casse-tête pour la mairie Ville qui bénéficie d’un faible apport à ce registre. Amadou Sène Niang, porte- parole du maire et par ailleurs président de la commission de la fiscalité à la Ville, s’en est fortement désolé mercredi. «Le constat est que le foncier bâti n’est pas payé à Rufisque. Nous n’avons pas 200 millions de francs», a-t-il fait savoir. A titre d’illustration de la faiblesse de la collecte, il a servi les chiffres de Dakar gravitant entre «5 et 7 milliards» sur le foncier bâti. «On ne peut pas réclamer à la municipalité des réalisations sans pour autant participer à l’effort de financement du développement local», a-t-il estimé, mettant devant leur responsabilité les imposables non payeurs. «Sur les trois principales recettes dont nous disposons, il y a la coopération qui fait moins de 200 millions, les transferts étatiques aussi moins de 200 millions et les recettes fiscales qui constituent près de 3,7 milliards ; ce qui est largement insuffisant par rapport aux besoins», a-t-il déploré.
C’est justement pour améliorer les recettes que la Direction générale des impôts (Dgid) a organisé une session de formation à l’intention des membres de la commission fiscale locale. «Le Code général des impôts a consacré la commission de fiscalité locale qui est une structure chargée de tout ce qui est recensement de l’immobilier dans les collectivités. Ces structures méritent une formation, c’est ce que nous faisons aujourd’hui», a fait savoir, en marge de la session de deux jours, Mamadou Lamine Diallo, chef du bureau des collectivités territoriales de la Dgid. «Il est extrêmement important aujourd’hui, que nous puissions développer les actions nécessaires à la mobilisation des ressources (…) Il existe un potentiel et il faut aller le chercher. Les besoins et les attentes sont immenses au niveau des populations, nous devons les satisfaire», a noté M. Diallo.
Sur la question des récriminations faites par certaines collectivités dont Rufisque qui fustigent les apports modiques de certaines entreprises implantées dans leur terroir, le chef du bureau des collectivités territoriales à la Dgid s’est montré rassurant. «Ça concerne Rufisque, Bargny et d’autres collectivités. Ce sont des questions qui nous sont remontées aussi bien au niveau de la Dgid que du ministère et des études sont en cours pour pouvoir assainir ce cadre-là et afin de permettre à chacun de pouvoir prendre ce qui lui revient», a-t-il expliqué. «Pas plus tard que la semaine dernière, une note a été faite au niveau de la Dgid pour apporter un certain nombre d’orientations par rapport aux changements que nous devons faire sur le décret de répartition de la contribution économique locale valeur ajoutée. Le ministère a pris en compte cette question et bientôt des solutions vont être apportées», a-t-il ainsi promis.
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