Le foncier alimente ces temps-ci les discussions au sein des Lébous qui s’estiment «lésés», dans la mesure où leurs terres profitent plus à d’autres qu’à leur propre communauté. Même s’ils ne refusent pas la cohabitation avec d’autres, les Lébous pensent mordicus qu’ils devraient être les premiers à disposer de l’assiette foncière se trouvant à Ouakam, Ngor et Yoff et qui, d’après eux, fait l’objet de «bradage» de la part de ceux qu’ils accusent de «prédateurs fonciers». «Les lébous devraient être les premiers à être servis, au moins. Ouakam étouffe, il y a un boom démographique. Les concessions familiales deviennent de plus en plus étroites», soutiennent les jeunes de Yoff, Ngor et Ouakam avec à leur tête le Jaraaf Youssou Ndoye, qui co-animait avec eux avant-hier, un point de presse sur le foncier à Ouakam. «L’aéroport nous appartient. Je ne sais ce qui les pousse à faire ce qu’ils veulent ?
Nous n’avons peur de rien. Mais on nous a appris à mettre en avant la paix, privilégier le dialogue. Si le Président a besoin quelque chose, nous sommes prêts à discuter avec lui», indique Jaraaf Youssou Ndoye qui invite l’Etat à «régler le problème du foncier en restituant aux Lébous ce qui leur revient de droit». C’est la seule condition qui participera à «tempérer l’ardeur» des jeunes qu’il n’a eu de cesse ces derniers temps de calmer et d’inviter à ne pas céder à la violence en privilégiant le dialogue. Daouda Diop, président du collectif des jeunes et compagnie, d’exiger la libération de Birane Mbengue et compagnie, arrêtés dans le cadre des manifestations contre l’octroi de terrains à Ngor par le Président Macky Sall en guise de récompense aux Lions du football après leur première sacre continentale en tant que vainqueurs de la Can organisée au Cameroun le 6 février dernier. «Qu’on libère nos frères. Qu’on libère Birane Mbengue. Il n’a rien fait. On l’accuse de corruption, il n’a rien fait. On l’accuse à tort», déclare Daouda Diop.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn