Pour le ministre des Collectivités territoriales, la mise en œuvre de la Fonction publique locale va avoir des avantages pour les travailleurs, mais aussi pour les collectivités elles-mêmes qui pourront avoir des ressources humaines performantes et adaptées. Oumar Guèye, qui présidait un Crd sur la question avec les différents acteurs de la région de Dakar, a insisté sur l’application de cette réforme.

Faire en sorte que toutes les collectivités se conforment à la réforme sur la fonction publique locale : C’est le défi que veut relever le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement du territoire qui présidait hier un Comité régional de développement (Crd) sur les différents instruments juridiques et techniques de la Fonction publique locale. Oumar Guèye, qui a souligné le «trop long processus» ayant conduit à cette réforme, renseigne qu’elle apporte des changements qui vont rendre attractif le travail dans les collectivités territoriales. Selon la directrice des Collectivités territoriales, la Fonction publique locale va permettre d’avoir dans un même dispositif juridique l’ensemble des textes qui s’adressent aux travailleurs des communes et départements, elle va permettre la mobilité si les conditions sont réunies et aussi la parité entre la Fonction publique de l’Etat et celle locale. Autres avantages qui seront apportés par la mise en œuvre de cette réforme, c’est de doter «les travailleurs de statut clair et harmonisé, les collectivités locales de ressources humaines performantes et adaptées». La Fonction publique locale permettra aussi «de sécuriser l’emploi et de rendre attractif le travail au niveau des collectivités territoriales». Mesurant l’importance d’une telle réforme, le ministre Oumar Guèye a insisté pour son «opérationnalisation» afin d’améliorer les «conditions de travail des agents des collectivités territoriales». Lors des présentations, il a été noté la faiblesse du nombre d’intégration dans la Fonction publique locale dans la région de Dakar. Pour Oumar Guèye, les inquiétudes peuvent se comprendre parce qu’avant «de mettre en œuvre une réforme, il faut la comprendre». Il a ainsi demandé «à ce que, d’ici la fin du mois de mars, l’ensemble des collectivités territoriales prennent les arrêtés d’intégration».

Effectifs pléthoriques : «Enormément de personnes payées à ne rien faire»
Les maires qui étaient présents à cette rencontre ont pour leur part soulevé la question des moyens pour les collectivités territoriales. Oumar Guèye a ainsi précisé que ce sont les collectivités locales qui prendront en charge «les salaires de leurs employés à travers leurs budgets». Toutefois, il leur a demandé de revoir certaines pratiques. Selon lui, «le personnel pléthorique observé dans les collectivités territoriales pose problème». A l’en croire, «il y a énormément de personnes payées à ne rien faire». Poursuivant ses propos, Oumar Guèye estime que «la modernisation de l’Adminis­tration ne rime pas avec cette situation». Il demande ainsi aux responsables des collectivités territoriales de «trouver une solution à ce personnel qui n’est pas opérationnel, qui n’est pas productif». «N’oublions pas que nous sommes à l’ère de la gestion axée sur des résultats, chaque travail mérite salaire. Il faut que nous soyons conscients de cette situation, il y a des ratios à respecter», a-t-il dit. Dans la même veine, il estime qu’il n’y a presque pas d’impact financier. D’après lui, l’avantage majeur de la Fonction publique locale, «c’est la sécurité de l’emploi et la protection sociale».
Le ministre des Collectivités locales a aussi insisté sur l’accompagnement de l’Etat. Selon Oumar Guèye, beaucoup d’efforts ont été faits pour soutenir les collectivités territoriales. Le ministre en veut pour preuve le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen) dont 50 communes de la région de Dakar en ont été bénéficiaires pour un montant de 36 milliards 133 millions de F Cfa. Précisant que c’est l’Etat, à travers ses partenaires au développement, qui a contracté 130 milliards de F Cfa pour 123 collectivités territoriales, M. Guèye a fait savoir que «les fonds issus de l’Etat pour aller vers les collectivités ont suivi une courbe exponentielle pour la région de Dakar». A l’en croire, les fonds de dotation sont passés de 947 millions en 2012 à 3 milliards 250 millions en 2020. Pour ce qui est des fonds d’équipement, il soutient qu’ils sont passés de 356 millions en 2012 à 2 milliards en 2020.