Le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) était dans la région de Sédhiou. Cette descente, qui entre dans le cadre d’une tournée annuelle, est une occasion pour Abdoulaye Ndoye de vivre avec les enseignants les réalités du terrain et s’imprégner de leurs conditions de travail.
Au cours d’une rencontre avec des enseignants du Cem Amadou Mapathé Diagne, Abdoulaye Ndoye a partagé quelques recommandations relatives aux congés administratifs et aux droits et devoirs des enseignants. Se prononçant sur le protocole d’accord, le secrétaire général du Cusems déplore les lenteurs administratives qui «plombent» la carrière des enseignants.
«Depuis 10 mois, voire un an, les actes ne sont pas signés au ministère de la Fonction publique», fustige M. Ndoye qui s’indigne de l’attitude de la tutelle. «Nous l’avons dénoncé et écrit, mais le ministre, enseignant de formation, faisait la sourde oreille. A la limite, c’est du mépris à l’endroit des enseignants. Ce qui est plus scandaleux, il a fallu qu’on tienne un point de presse pour demander qu’on nomme un ministre qui signe les actes pour qu’elle signe en l’espace de 72 heures 11 mille actes. C’est un aveu.»
Enfonçant le clou, il pointe un doigt accusateur sur madame le ministre de la Fonction publique, Mariama Sarr, qui, selon lui, ne doit point jubiler. «Elle dit que l’Etat a débloqué 166 milliards pour les rappels. Elle devrait dire que ces rappels sont une dette que l’Etat doit aux enseignants. Cela veut dire que les enseignants sont morts», fait remarquer le secrétaire général du Cusems.
Le syndicaliste de tancer le ministre : «Ce qu’on lui demande c’est qu’elle s’occupe de la carrière et qu’elle signe les actes à temps. Aujourd’hui elle a prouvé que si elle veut signer des actes, elle le fera.»
Les autres points soulevés par Abdoulaye Ndoye sont «la question du reversement des Maîtres d’éducation physique et sportive (Meps), la création du corps des administrateurs scolaires, les statuts des chefs d’établissement dont les indemnités tournent autour de 40 mille et 80 mille. Ce qui est inadmissible et dérisoire. Alors qu’ailleurs les chefs de service ont plus de 500 voire 600 mille d’indemnité».
Il a aussi évoqué les lenteurs concernant les mises en solde et la formation. «C’est un droit et on doit matérialiser cet accord. On a également la question du système de rémunération qui est pour nous une question d’équité et de justice sociale. Parce qu’on ne peut pas comprendre qu’il y ait des écarts salariaux au Sénégal inquiétants. C‘est pourquoi le Cusems exige, parce que l’Etat a les moyens. Si en trois jours on peut décaisser 350 milliards, on est capable de régler les problèmes de l’école», souligne M. Ndoye.
Enfin, sur le déroulement des cours dans un contexte de crise sanitaire, Abdoulaye Ndoye tire le chapeau aux soldats de l’éducation. «Nous l’avons dit, des enseignants sont des patriotes et ils l’ont prouvé lors de la pandémie. Ils se sont sacrifiés. Ils ont chopé le virus, ils ont payé un lourd tribut. Beaucoup sont morts du Covid-19. Malgré tout, ils ont continué à aller dans les coins les plus reculés pour servir la Nation.»