Les chanteurs, artistes-comédiens, les artistes-plasticiens, les cinéastes, bref tous les acteurs culturels, ont décidé de s’unir pour prendre leur destin en main. Très critique à l’endroit «d’un système de gestion qui ne prend pas en compte leurs préoccupations», ces acteurs culturels ont mis en place un cadre commun. Dénommé Say Wi, entendez le Fagot, cette plateforme se définit comme «un collectif pour la défense des intérêts des artistes et professionnels de la culture». En attendant de tenir leur assemblée générale, les membres de ce collectif dont le président est le chanteur Idrissa Diop ont animé une conférence de presse avant-hier pour étaler leurs doléances en demandant la mise en place d’une commission de contrôle pour avoir un regard sur la gestion de la Sodav.  «Les artistes ne sont pas contents parce que c’est dur. La situation perdure et nous n’avons aucun contrôle sur ce que fait la Sodav. Il n’y a pas de commission de contrôle. Ils peuvent commettre beaucoup d’erreurs parce que ce sont eux seuls qui décident. Il y a un personnel, il y a un Conseil d’administration. Un mois après la création de la Sodav, il devait y avoir une commission de contrôle composée de l’Inspection générale d’Etat, de la Cour suprême, du ministère des Finances et du ministre de la Culture», exige Djibril Guissé qui réclame que les artistes soient associés au niveau des instances de décision. «On ne comprend pas, on n’accuse personne. Les gens ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse c’est un système de fonctionnement inadéquat», poursuit l’un des frères Guissé qui souligne que «les artistes craignent pour leur avenir». Trouvant «inadmissible qu’on collecte 2 milliards de nos francs et qu’on prenne 1 milliard et quelques pour le fonctionnement de la Sodav», les membres de Say Wi disent «ne rien comprendre». «Ce qui m’intéresse c’est ce système de fonctionnement. Des artistes ont même parlé d’audit», ajoute le chanteur qui réclame avec ses autres collègues artistes «l’éradication de ce système».

Réaction de Ngoné Ndour
Intervenant sur les ondes de la Radio futurs media (Rfm), la présidente du Conseil d’administration de la Sodav tempère et apporte des clarifications. «Dans la loi de 2008 sur le droit d’auteur et le droit voisin, en l’article 124, il y a le contrôle administratif qui dit qu’il est institué une commission permanente de contrôle de gestion des sociétés collectives composée de 5 membres nommés par décret pour une durée de 5 ans. Naturellement si cette commission est installée par l’Etat, elle doit passer chaque année pour vérifier la gestion de la Sodav». Concernant l’application de la loi de 2008, Mme Ndour est tout aussi catégorique. «La loi de 2008 a été appliquée et c’est la raison pour laquelle la Sodav existe». Elle souligne également que concernant l’application des redevances pour copie privée, le processus est bien entamé puisque la commission a remis au ministre de la Culture au début de la semaine, ses propositions. Mme Ndour espère que l’application pourra se faire avant la fin de l’année.