C’est faire un mauvais procès que d’accuser la Société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins (Sodav) de mal gérer le fonds culturel Force Covid-19. C’est du moins l’avis de son directeur général. Aly Bathily a expliqué que la Sodav n’a pas d’autorité sur ce fonds et qu’elle a juste servi de support technique pour «la distribution de cette aide publique». Là où elle a autorité, c’est la répartition des droits d’auteur. Et cette année, l’enveloppe a grossi de 25% et les charges de la boîte aussi.

La Société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins (Sodav) n’a pas autorité sur le fonds destiné à la culture pour appuyer les acteurs en cette période pandémique. Le directeur général a tenu à faire la précision hier. «Je voudrais préciser que dans cette histoire, la Sodav n’a qu’une posture technique. Il n’appartient pas à la Sodav de dire comment ce fonds doit être distribué ni d’établir les critères de distribution. Si la Sodav devait distribuer une somme, elle allait exiger un cahier de charges et ce dernier serait publié. Ce fonds Covid-19 n’est pas constitué de droits, c’est une aide publique. L’Etat l’a fait passer par le ministère de la Culture qui a mis les acteurs culturels au cœur de la démarche dans un souci de transparence. Et quand j’attends les gens indexer la Sodav, je me demande est-ce une façon de transposer le problème à la Sodav pour en faire un bouc émissaire parce qu’il y a une impasse. Cet argent n’est pas dans les comptes de la Sodav», a déclaré Ali Bathily qui a réuni hier la presse pour évoquer le bilan de l’année 2019. En effet, à cause de l’interdiction de rassemblements en vigueur, il n’est pas possible d’organiser une Assemblée générale pour évoquer les activités de la Sodav. Ainsi, 1 milliard 014 millions 536 mille 490 Cfa ont été reçus par la Sodav en guise de redevance. Sur cette somme, 510 millions 498 mille 529 Cfa ont été distribués aux ayants droit, soit une hausse respectivement de 23 et 25%, d’après Aly Bathily. Quant aux charges, elles ont connu une hausse de 8,9%. Le fonds de l’action culturelle et sociale a accordé à l’allocation retraite viagère 2 millions 325 mille 200 Cfa pour 11 personnes. L’aide médicale a coûté 3 millions 705 mille 087 Cfa, l’aide sociale 14 millions 650 mille Cfa. Cette restitution peut être plus conséquente si la Sodav reçoit ses subventions et les dettes.
La répartition a toujours été la pomme de discorde entre les ayants droit et la Sodav. La société est accusée d’utiliser plus d’argent pour son fonctionnement qu’autre chose. Pour le directeur général, la performance a un coût. D’après les explications de Aly Bathily, si la perception s’accroît, c’est parce qu’il y a un travail fait par des personnes.
Interpellé sur les sorties au vitriol des ayants droit, Aly Bathily s’explique : «Ces sorties peuvent être liées à des justifications personnelles. La rémunération est fonction du dynamisme, pas de la notoriété. On peut être connu et ne plus être actif sur la scène. Naturellement, on ne paye que le dynamisme. A ces gens qui fustigent les montants, on leur demande de venir prendre des conseils. Le numérique est là. En Afrique, les concerts live sur le net ne sont pas payés alors que dans le reste du monde, Facebook et WhatsApp payent les droits d’auteur. C’est là le combat.»