Fonds politiques et non caisse d’avance : Les témoins à décharge… déchargent Khalifa et Cie

L’audition des témoins a pris fin ce vendredi. Les uns ont été interrogés sur l’existence et l’utilisation des fonds politiques et les autres sur les «fausses factures» présentées pour le renouvellement de la caisse d’avance.
Dans l’après-midi d’hier, les avocats de la défense ont voulu, à travers les témoignages, prouver l’existence de fonds politiques alors que ceux de l’Etat ont axé leurs questions sur les «fausses factures» présentées pour renouveler les fonds de la caisse d’avance. Le procureur Bassirou Guèye a demandé à certains de définir une caisse d’avance, une caisse noire, un fonds politique et un fonds secret. La conseillère municipale de Dakar, Fatoumata Gassama, a soutenu que quand elle était au Cabinet de Cheikh Bamba Dièye en 2012, des maires ont formulé le vœu de voir «les fonds politiques dont dispose la mairie de Dakar généralisés». Pour cette spécialiste de la communication, «cette demande adressée au ministre des Collectivités locales de l’époque prouve que tout le monde connaissait l’existence des fonds politiques à la mairie de Dakar». Seynabou Wade, ancienne maire de Fass-Colobane-Gueule Tapée, a abondé dans le même sens. «Quand on devait voter à l’Assemblée, mes collègues m’ont expliqué que c’est la rubrique ‘’Dépenses diverses’’ qui logeait les fonds politiques. C’est pourquoi je sollicitais personnellement le maire pour aider des citoyens dans le besoin», a-t-elle dit tout en voulant monopoliser la parole pour expliquer les raisons qui l’ont poussée à venir témoigner. Ce que le juge Lamotte a refusé. Babacar Sadikh Seck, maire des Hlm, d’ajouter : «La caisse d’avance est bel et bien utilisée comme des fonds politiques. Je n’ai pas connaissance de fonds politiques, mais je connais la rubrique ‘’Dépenses diverses’’. Etant 2ème adjoint, j’ai eu à intervenir pour des personnes. J’ai eu à faire des missions chez les familles religieuses et des Asc. Je peux considérer la caisse d’avance comme un fonds politique.» Mais à la question de savoir s’il connaît le secours aux indigents et aux sinistrés et pourquoi Khalifa Sall ne les a pas utilisés au lieu de présenter de «fausses factures», M. Seck dit : «Le caractère urgent des sollicitations et parfois des montants fait que le maire ne pouvait pas les utiliser.»
Il faut noter que des incidents mineurs ont été enregistrés et que le procès qui se terminait d’habitude à 18 heures a été prolongé pour permettre à tous les témoins d’être entendus. Lundi prochain, les témoins (re)passeront le témoin aux prévenus qui auront l’occasion de faire des observations.
mgaye@lequotidien.sn