On a échappé au pire, mais le scénario rappelle la tragédie de Boffa-Bayotte qui a connu un vrai massacre en janvier 2021. Neuf exploitants forestiers ont été appréhendés, violentés et dépossédés de leurs biens avant d’être libérés par une trentaine d’individus armés dans la forêt classée de Bayotte-Est aux faubourgs de Ziguinchor (sud), a appris l’Aps de source sécuritaire jeudi. L’incident est survenu mercredi au moment où les exploitants forestiers étaient à la recherche du bois mort dans la forêt classée de Bayotte-Est, près du village de Toubacouta, dans la commune de Nyassia, a confirmé la source à l’Aps. «Les 9 exploitants forestiers ont été violemment battus, spoliés avant d’être libérés. Les hommes armés leur ont arraché leurs téléphones portables, leurs vélos et leurs habits avant de mettre le feu sur le bois mort qu’ils ont ramassé», a-t-elle précisé. «Les personnes blessées sont orientées au service médical du camp militaire de Ziguinchor pour un suivi médical adéquat», a confirmé à l’Aps une autre source sécuritaire avant d’ajouter que «l’état-major de la gendarmerie locale avait ouvert une enquête».
Cette zone forestière avait été le théâtre en janvier 2018 du massacre de 14 personnes qui étaient à la recherche de bois morts, plongeant la région dans un drame indicible. Après le massacre, la Section de recherches de la gendarmerie avait engagé une opération de chasse à l’homme en Casamance pour retrouver les auteurs de la tuerie. Elle avait interpellé 22 personnes dont 16 ont été placées sous mandat de dépôt pour les chefs d’inculpation d’«association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes à feu sans autorisation». Elles attendent toujours leur procès.