Thiès, la première région touristique du Sénégal, vient d’être dotée d’une école de formation et d’application dénommée «Elite école hôtelière et touristique (Eeht)». Selon l’initiateur, Doudou Gnagna Diop, président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme du Sénégal (Onits), «c’est ce produit pour former les jeunes thiessois qui manquait à la région la plus touristique en termes d’infrastructures avec la Petite et la Grande côtes». Il fera remarquer : «Je ne peux pas comprendre que pendant des années, Thiès qui dispose d’une grande potentialité et d’un espace économique viable, à quelques encablures du nouvel aéroport de Diass, en plus de la proximité de Diamniadio, ne puisse pas avoir une bonne école de formation appliquée sur l’industrie touristique et hôtelière». Même s’il y a beaucoup d’écoles de formation sur la Petite-Côte, il n’y a pas eu une école d’application. C’est une première, martèle M. Diop, qui pense qu’il «fallait un produit pour préparer les jeunes de Thiès sur des modules comme la boulangerie, la pâtisserie, la cuisine, le restaurant, la réception, l’excursion…». Il attire l’attention des Thiessois sur la nécessité qu’il y a à comprendre qu’il «ne faut pas qu’on rate le train qui est en marche. C’est le moment de retrousser les manches, parce qu’une autre Thiès va rebondir pour devenir un pôle attractif sur le plan touristique et industriel». Il explique : «Thiès dispose d’un aéroport et, comme on le sait, autour et à l’intérieur des grands aéroports, il y a de grands hôtels qui vont se créer par de grandes chaînes internationales sur ledit site». Et donc, prévient-il, «si les jeunes ne sont pas prêts avec des formations pratiques en matière d’hôtellerie et de tourisme, pour capter les emplois que vont générer ces chaînes internationales, ces dernières iront chercher ces compétences ailleurs». D’où la pertinence de l’ouverture de cet établissement dans la capitale régionale de Thiès, qui se veut «un pôle d’attraction où des activités touristiques et hôtelières vont davantage se créer». Parce que, argue M. Diop, «le touristique est la première entreprise du monde. C’est un secteur pourvoyeur d’emplois, dans la mesure où une infrastructure touristique va en créer au minimum une dizaine parmi les cuisiniers, serveurs, gardiens, jardiniers, aussi au niveau de la comptabilité et de l’administration». Pour dire, «toute l’importance du secteur qui est un facteur de développement socioéconomique, et réduit indiscutablement la pauvreté quand il est en croissance et la favorise lorsqu’elle est en décroissance». Doudou Gnagna Diop, qui a capitalisé une quarantaine d’années de vie professionnelle dans le secteur du tourisme, de l’écotourisme, du tourisme durable et de l’hôtellerie, a aussi profité de la cérémonie d’ouverture de l’Eeht, pour plaider pour la valorisation de la forêt classée «Alloum Kagne», en vue d’en faire un pôle d’attraction touristique. «Il faut que l’Etat crée des centres touristiques au niveau de cette forêt classée pour créer des emplois et lutter contre la vague d’émigration clandestine, la délinquance et l’utilisation de la drogue, comme l’ont fait d’autres pays comme l’Egypte, le Maroc, la Tunisie, où les grands hôtels se trouvent dans des montagnes».