Les 1115 recrues de la Fonction publique ont commencé une formation spécifique pour les familiariser avec les exigences du service public. Une première voulue par Macky Sall qui veut un nouveau type de fonctionnaire.

Macky Sall veut façonner les fonctionnaires à l’image de l’Administration qu’il veut ériger pour asseoir l’émergence. Ils sont des médecins, des sages-femmes, des journalistes, des ingénieurs à subir une formation avant d’intégrer la Fonction publique. Un nouveau processus mis en place et voulu par le Président Sall, qui avait fait l’annonce lors du Programme d’appui à la modernisation de l’Administration (Pama), tenu le 5 août 2019, pour permettre aux nouvelles recrues d’intégrer les valeurs du service public et le sens de l’Etat. Hier, le ministère de la Fonction publique, en relation avec le ministère des Forces armées, a lancé le début de cette formation, au bénéfice des 1115 agents, qui devra durer 15 jours. Selon le ministre de la Fonction publique, «cette formation vise à rendre opérationnels les nouveaux agents de la Fonction Publique en les imprégnant des valeurs, normes et règles de l’Administration sénégalaise». Ils vont être formés sur le régime disciplinaire, l’accueil et l’orientation des usagers, la gestion du courrier confidentiel, secret et top défense, l’hygiène, la sécurité et l’environnement, le plan de carrière et l’organisation administrative du Sénégal, entre autres. Mariama Sarr explique : «En prenant une telle décision, le président de la République a la ferme volonté de faire émerger un nouveau type d’agent de l’Etat qui aura à cœur de promouvoir et de garantir des valeurs comme la qualité de l’accueil sous toutes ses formes (téléphonique, physique, électronique, courrier) mais aussi l’efficacité et le culte du résultat.» Sacs entre les mains, les nouveaux agents de la Fonction publique, qui seront éparpillés entre Dakar, Rufisque et Thiès, vont être formés aux «rigueurs» de l’Administration sénégalaise pour pouvoir répondre aux attentes de nombreux usagers qui souvent décrient ses lenteurs et son manque d’entrain envers les citoyens. «Vous conviendrez avec moi que la courtoisie, l’accessibilité, la rapidité, l’esprit d’écoute, la clarté des réponses, la rigueur et la transparence sont devenus, de façon plus accentuée, des enjeux majeurs du service public qui, par ailleurs, ne doit, en aucune façon, se départir de ses références sacerdotales. Les agents de l’Etat que vous êtes seront au service de l’intérêt général et, croyez-moi, c’est un insigne privilège que servir son prochain. D’ailleurs, toutes les religions révélées l’attestent et notre substrat culturel sénégalais nous y incline. Quoi de plus noble que d’avoir à faciliter la vie de vos compatriotes et leur assurer le meilleur service dans leurs relations avec l’Etat», décline Mme Sarr. Elle parle de «l’aube d’une ère nouvelle, voulue par Monsieur le président de la République pour la Fonction publique» dont la finalité épouse «sa volonté irrésignée de doter l’Administration publique sénégalaise de femmes et d’hommes compétents, pétris de valeurs républicaines et au service de l’Etat». Cette formation fait partie de «la réforme de l’Etat et du renforcement de l’Administration publique dont la finalité vise, en autres, à améliorer l’accès des usagers au service public et la modernisation de la gestion des ressources humaines» pour aboutir à une «Fonction publique performante, moteur d’une Administration moderne au service du bien-être de tous».
Aujourd’hui, l’Administration est tenue de s’adapter en suivant la courbe de la modernité. «Il convient de garder à l’esprit que dans un contexte de développement sans précédent des technologies de l’Information et de la Communication, réinventer notre façon de servir, n’est plus une simple option mais assurément, une nécessité», poursuit Mme Sarr, qui insiste sur l’importance de cette formation, qui «participe, d’une part, à bâtir une Administration publique solide, respectable et respectueuse de la légalité». Quid des critères de recrutement de ces 1115 agents ? La ministre Mariama Sarr a indiqué que ces critères sont «basés sur la compétence». Une manière d’écarter des éventuelles suppositions qui feraient croire que ces agents auraient bénéficié d’un «coup de pouce» pour se retrouver dans la Fonction publique, qui veut opérer son renouveau.