Le Syndicat national des travailleurs en éducation spécialisée de la justice du Sénégal dénonce la décision du ministre de la Justice d’affecter une partie du Centre d’adaptation sociale pour mineurs de Sébikotane à la formation militaire et paramilitaire de 200 élèves pénitenciers.
La décision du ministre de la Justice, de faire dérouler la formation militaire et paramilitaire de 200 élèves admis au Concours direct et indirect de recrutement d’agents de l’Administration pénitentiaire, au Centre d’adaptation sociale de Sébikotane, ne passe pas auprès du Syndicat national des travailleurs en éducation spécialisée de la justice du Sénégal (Syntesjustice) et l’Amicale des éducateurs spécialisés du Sénégal. En conférence de presse hier, les éducateurs spécialisés ont tenu à alerter les autorités de la République, la société civile, l’opinion publique nationale et internationale ainsi que l’ensemble les partenaires techniques et financiers de l’Etat en matière de protection de l’enfant sur les risques de cette décision. Ils indexent le Garde des sceaux, «qui porte la responsabilité historique de consommer la rupture du principe d’égale dignité des services de son département». Pour le secrétaire général du Syntesjustice, il s’agit là d’un détournement d’objectifs et d’un manque de respect notoire des partenaires qui accompagnent le Sénégal dans ses efforts pour le renforcement de la qualité des offres éducatives pour le bien-être de ses enfants. «Sans concertation ni étude de faisabilité sérieuse, en moins de trois semaines, l’autorité hiérarchique, en toute souveraineté, ordonne l’expulsion de l’équipe éducative et de tous les jeunes placés par les tribunaux pour enfants juste pour qu’une promotion de 2015, boutée de l’Ecole nationale de police puisse subir une formation, qui ne se prête pas au cadre socio-éducatif du centre d’adaptation de Sébikotane», dénonce Oumar Ndiaye.
Les éducateurs spécialisés craignent la finalité de la décision de Sidiki Kaba. Ils redoutent leur expulsion du Service de l’éducation surveillée et de la protection sociale au profit de l’Administration pénitentiaire. «Avec une capacité d’accueil maximale d’une soixantaine de mineurs, ledit centre ne saurait nullement héberger 200 adultes en formation avec toute leur intendance», avertit M. Ndiaye.
Le centre d’adaptation social accueille sur décision de justice des mineurs de moins de 18 ans en conflit avec la loi ou en difficulté d’adaptation, présentant de graves troubles de comportements qui en font des menaces aussi bien pour leurs propres personnes que pour leurs environnements.
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