Formation – Développement de carrière des artistes visuels : La Galerie nationale d’art accompagne 25 auditeurs

Le ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture, à travers la Galerie nationale d’art, a lancé, ce mardi, une session de formation dédiée au développement de carrière des artistes visuels. Une initiative qui vise à outiller les jeunes créateurs pour qu’ils puissent mieux identifier leurs besoins techniques et trouver des moyens d’émerger sur le marché de l’art.Par Ousmane SOW –
«L’idée de cette formation est née à partir d’un constat qu’on a fait chez les artistes visuels. Aujourd’hui, la Galerie nationale d’art ne doit plus être un simple diffuseur d’œuvres d’art. Elle doit être en mesure de prendre en charge les difficultés auxquelles les artistes font face pour les outiller et prendre en charge leur carrière. Et l’idée de cet atelier est née à partir de cela», a témoigné Anne Marie Faye, la directrice de la Galerie nationale d’art, lors de l’ouverture de cet atelier qui se tient du 2 au 5 juillet 2024. Sur les 70 dossiers reçus suite à un appel à candidatures ouvert aux 14 régions du Sénégal, ils étaient 25 auditeurs venus de Fatick, Thiès, Kaolack, Kaffrine, Saint-Louis, Sédhiou, Ziguinchor et Dakar. L’objectif est principalement de leur apprendre à identifier leurs besoins techniques, les aider à trouver les moyens et possibilités de pouvoir percer sur le marché et en les mettant en position d’entrepreneur pour la gestion de leur carrière. Salif Diédhiou, représentant du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture, a salué cette initiative de la Galerie nationale. «C’est une très belle initiative. Et ce genre d’atelier, il en faut et les acteurs en demandent. Il faut prendre des initiatives, sans quoi les acteurs risquent d’être orphelins d’une organisation de ce genre», déclare-t-il. A en croire Salif Diédhiou, cette initiative de la Galerie nationale vise à combler un manque, en plaçant les artistes au centre de leur carrière, en tant qu’entrepreneurs. «Dans l’administration, on est organisés, mais s’il y a un vide quelque part, il faut que quelqu’un prenne l’initiative de combler ce vide. Et c’est ce qu’a fait la directrice de la Galerie nationale, en organisant cet atelier dans le cadre du renforcement de capacités des acteurs des arts visuels», explique-t-il, soulignant l’importance de l’éducation artistique pour stimuler le marché de l’art au Sénégal. «Je pense que dans l’ensemble, ce que l’Etat doit faire, c’est essayer de développer l’éducation artistique pour que chaque Sénégalais soit un potentiel acheteur d’une œuvre, parce qu’on achète ce qu’on connait», a-t-il affirmé. Pour lui, le secteur artistique doit encore trouver sa véritable place dans le système éducatif, notamment en augmentant les effectifs de professeurs d’éducation artistique dans les collèges et lycées. «Il faut aussi que l’Association des professeurs d’éducation artistique intensifie la sensibilisation pour que l’autorité puisse prendre en charge cette question au bénéfice de tout le monde», a-t-il lancé.
Mandaté pour cette formation, Momar Seck, professeur d’art plastique et plasticien, abonde dans le même sens, en appréciant cette formation. «C’est un vide qui s’est présenté et magnifiquement, la directrice de la Galerie l’a pris en charge. Donc, c’est une formation que l’on salue», a souligné l’artiste peintre et sculpteur, Momar Seck. Auteur du livre Art africain contemporain, ma démarche en partage, il insiste sur l’aspect entrepreneurial de la carrière d’artiste. «Le but de cet atelier pour moi, c’est de collaborer avec les artistes, de trouver les moyens et possibilités de pouvoir percer le marché. Mais tout ça doit commencer par une prise en charge personnelle. Ils sont des artistes, et un artiste est un entrepreneur parce qu’il crée un nouveau produit. Et c’est dans cette idée-là qu’on va essayer de développer la formation», a expliqué celui qui a enseigné pendant une trentaine d’années en Suisse dont 10 années en tant que chef du département des Arts et design de l’Ecole internationale de Genève. La formation aborde ainsi des aspects pratiques tels que la création d’un portfolio, les relations avec les commissaires et les galeries, ainsi que la gestion des contrats.