La capitale du sud a été le cadre d’une session de formation en animation économique, prévue pour le département de Ziguinchor. Un atelier organisé par le projet Inoe (Investissement pour de nouvelles opportunités d’emplois)-Onudi-Bmz, financé par la Coopération allemande. Et qui entre dans le cadre du processus de structuration autour de chaque Conseil départemental de la Casamance, d’un Réseau d’animation économique territoriale (Raet).Par Ibou MANE (Correspondant) –
Regroupant des acteurs économiques, des élus territoriaux et des acteurs de développement, cette session de formation lancée ce lundi et qui va durer huit (8) jours en salle était étalée sur deux (2) semaines, avec une semaine intercalaire permettant de tester les bénéficiaires sur le terrain et auprès des entreprises, des réseaux d’affaires et des organisations ciblées, la méthodologie et les outils transférés. Porté par Inoe-Onudi-Bmz qui travaille pour les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, ce programme entre dans le cadre de l’initiative pour la Formation et emploi que le gouvernement allemand a bien voulu attribuer à un certain nombre dont le Sénégal et l’Ethiopie pour le continent africain.
Sur les contours de cette session axée sur l’animation économique, Djibril Coulibaly, coordonnateur national de Inoe, projet exécuté par l’Onudi, estime que l’animation économique est une méthodologie qui a toujours existé et qu’on a essayé d’améliorer depuis l’histoire du Sénégal. Et ce, en matière de développement avec l’animation rurale, l’animation dans le domaine de l’élevage, etc. «Mais l’animation économique, c’est d’essayer de fusionner et d’intégrer toutes ces dimensions sectorielles et d’en faire un tout parce que quand tu viens dans un territoire, un acteur est éleveur, pêcheur, agriculteur, etc.», argue Djibril Coulibaly. Pour qui il s’agit de mettre en symbiose l’ensemble de ces activités et de gérer toute l’information utile qui permet de valoriser son travail. Et pour cette formation, des compétences diverses venant d’horizons divers sur un territoire ont été, dit-il, rassemblées pour essayer de mettre en synergie, en termes d’échanges de connaissances, mais aussi de systématisation, des méthodologies pour pouvoir arriver à gérer une information utile pour construire le développement d’un territoire. C’est dire qu’attaquer la question de l’emploi voudrait dire qu’on rentre dans le système de production. Et pour ce faire, il faudrait qu’on ait, selon M. Coulibaly, l’information qui est la clé de voute de ce dispositif. C’est toute la raison, indique-t-il, de l’intervention de l’Inoe au niveau de la Casamance pour décloisonner au niveau départemental, lieu significatif de la répartition des territoires au Sénégal. Et ce, en rassemblant l’ensemble des compétences autour d’un territoire pour essayer de les mettre dans un ensemble cohérent de collecte et de traitement de l’information à la disposition d’éventuels investisseurs locaux ou étrangers, et de faire en outre la promotion des capacités locales pour qu’ils se mettent dans une position de capacitation en termes de création de valeur ajoutée. «Si on n’arrive pas à créer de la valeur ajoutée, on ne peut pas créer de l’emploi», estime M. Coulibaly.
Pour le coordonnateur national de l’Inoe, la création de l’emploi est un effort collectif où chacun intervient. Et ce projet contribue pour sa part, comme d’autres structures intervenant, telles l’agropole, structure orientée vers l’agroalimentaire. «Avec l’agropole, l’idée étant de voir tout ce qui est potentiel au niveau de la Casamance, de pouvoir le valoriser pour créer de la valeur ajoutée», souligne-t-il. Et pour Djibril Coulibaly, il faut à ce niveau des hommes préparés pour cela, soit à travers la formation professionnelle soit la gestion de l’information, axe important au niveau projet. C’est pourquoi chaque structure, chaque individu qui intervient dans ce processus doit contribuer de manière non négligeable à la création d’emplois. «Ce projet veut se mettre dans une position de développer des synergies avec l’ensemble des acteurs, des intervenants pour qu’on puisse arriver au bout à la question de l’emploi des jeunes», dixit Djibril Coulibaly.
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