Au terme d’une session de formation de neuf mois, 33 jeunes ont reçu leur parchemin au Goethe institut de Dakar. Cette académie qui s’inscrit dans le cadre de la première phase du projet des industries culturelles et créatives, est financée par le centre allemand et la Giz.
Après neuf mois de formation, 33 jeunes qui ont suivi une formation du Projet sur les industries culturelles et créatives du Goethe institut, ont reçu leur parchemin. Financée par Goethe Institute avec le Giz, la formation a porté sur la Musique, son organisation, son administration et son économie (Moae) pour 14 jeunes et sur le son et les spectacles vivants pour les 19 autres. Selon le directeur du Goethe institut, Philip Kuppers, la formation a ciblé des jeunes qui étaient déjà dans la culture musicale. «L’idée, c’était d’avoir une formation en management et son. Il faut du temps pour ça et on ne pouvait pas le faire sur deux semaines. On a eu une possibilité de créer une académie de 9 mois et de travailler avec un groupe de jeunes sélectionnés pour une durée suffisante afin de réussir à établir une formation qui a une valeur pour l’avenir professionnel de ces jeunes», souligne le directeur du Goethe. Rokhaya Daba Sarr, directrice du Festival Africa Fête, est une des encadreurs de la formation en Moae. Selon Mme Sarr, 14 jeunes ont été sélectionnés sur 125 dossiers reçus. «On s’est dit que plutôt que de former des jeunes sans expérience, il valait mieux renforcer l’existant et permettre de solidifier les structures culturelles.» Ainsi, ces 14 jeunes ont pu être formés en Musique assisté sur ordinateur (Mao), administration, gestion d’événements, communication, production musicale, gestion de projets et entreprenariat culturel sans oublier le management d’artiste. «Tout l’écosystème qui permet à un artiste ou un manager de gérer son entreprise culturelle», résume Mme Sarr. Au cours de la cérémonie de clôture de cette première phase du projet, quelques jeunes se sont livrés à une séance de Pitch de leurs projets culturels. «Nous les avons aidés à peaufiner leurs projets. Au Sénégal comme ailleurs, ce n’est pas évident de mener un projet culturel, de l’écrire. Il y a des normes internationales à respecter et ces jeunes qui ont des projets culturels, il fallait les aider à rendre ces projets plus performants pour qu’ils puissent aller à la recherche de partenaires, postuler à des appels à candidature», explique Mme Sarr.
Salon journalistique
«On a besoin de managers pour organiser des festivals, des événements et de bons ingénieurs du son et de journalistes pour réfléchir sur la production musicale», souligne le directeur du Goethe. Raison pour laquelle le projet a également proposé un salon journalistique sur la musique. Coordonné par Mikael Soumah, le salon a permis à quelques professionnels de bénéficier d’un renforcement de capacités. «Le salon est venu à son heure parce que beaucoup de journalistes culturels s’intéressent à la musique mais ne connaissent pas véritablement les techniques de la musique. Aujourd’hui, je crois qu’un journaliste culturel qui s’intéresse à la musique, doit connaître les B A Ba de la musique.» Pendant 8 mois, à raison de deux sessions par mois et par jour, le salon journalistique a permis d’outiller les participants sur les fondamentaux de la musique mais aussi sur d’autres sujets qui sont liés à l’industrie musicale en général, indique M. Soumah qui compte pérenniser ce rendez-vous en élargissant la réflexion.
Au terme de cette première phase, le Goethe institut va poursuivre le projet sur 3 ans au moins. «Cela ne veut pas dire qu’on va sélectionner un autre groupe pour faire autre chose mais on va réfléchir à comment accompagner encore les jeunes de cette première cohorte dans leur vie professionnelle et établir un système de formation des formateurs pour qu’au bout de trois ans, l’académie soit aux mains des Sénégalais», assure M. Kuppers.
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