Formation – Lancement de Senetech : Amadou Fall Ba forme les techniciens de demain

C’est le premier pas vers la création d’une industrie créative : un capital humain de qualité ! C’est ce que l’Impact compte apporter au secteur des arts et de la culture. Il a lancé la première cohorte de techniciens en son et lumière. Dans deux ans, Senetech va livrer les premiers techniciens supérieurs en son et lumière reconnus par l’Etat.Par Malick GAYE –
Avoir une industrie culturelle forte ! C’est le vœu de tous les acteurs du monde des arts et de la culture. Mais entre le souhait et sa matérialisation, il y a des années de débats sans que les lignes ne bougent. Un constat que Amadou Fall Ba veut changer. Le coordonnateur de l’Institut mondial des professionnels des arts, de la culture et des technologies (Impact) a pris le taureau par les cornes. Il demeure convaincu qu’il ne peut y avoir d’industrie sans un capital humain de qualité. C’est dans cette logique qu’il a lancé Senetech. Qui est une formation d’un cursus intensif et bilingue de 1600 heures, destinée à 32 jeunes Sénégalais dont 40% de femmes, dans les domaines du son et de la lumière. Au terme des deux ans de formation, les récipiendaires auront un Brevet de technicien supérieur (Bts) reconnu par l’Etat du Sénégal. En attendant l’obtention du diplôme, les récipiendaires ne devraient pas chômer. En effet, avec le festival Dakar en jeux, la Biennale et les Jeux Olympiques de la Jeunesse, ils trouveront les moyens de pratiquer, dans des conditions réelles, les leçons apprises. Amadou Fall Ba revient sur l’essence même du projet : «Senetech est un projet ambitieux de notre institut. Notre mission est d’accompagner les jeunes Sénégalais vers les métiers techniques du son et de la lumière, avec des diplômes supérieurs reconnus par l’Etat du Sénégal. Nous mettons un point d’honneur à promouvoir l’égalité des genres, avec 40% de femmes dans cette première cohorte. La formation est bilingue, anglais-français, et les formateurs viennent du monde entier.»
Dans la logique de doter le secteur créatif d’un capital humain de qualité, les enseignants ont été triés sur le volet pour obtenir la crème de la crème. Ainsi, ils viennent d’Irlande, du Québec, de la Wallonie, de la France, de la Belgique, du Canada et du Royaume-Uni. «Nous avons pu financer les salaires des professeurs, attribuer des bourses aux élèves et acquérir l’équipement nécessaire pour préparer l’insertion professionnelle. Car, pour nous, la question de l’insertion est au cœur même de ce type de dispositif.
C’est dans cette logique que nous avons créé Atlas : une agence technique spécialisée dans la lumière, l’audio, les structures scéniques, les ceintures et les scènes mobiles conçues selon les réalités sénégalaises», a déclaré Amadou Fall Ba, pour qui l’idée, c’est d’avoir d’abord un matériel acquis, ensuite décrocher de petits marchés, ici et là, pour générer de l’activité. «Dès la fin de leur première année, les jeunes seront orientés directement vers des opportunités concrètes sur le marché. La deuxième année sera entièrement dédiée à la pratique, à travers des projets, des missions de terrain et des expériences professionnelles réelles. C’est ainsi que nous avons pensé et construit ce modèle», a-t-il ajouté.
La Conseillère régionale au secteur culture du bureau de Data pour l’Unesco, Adèle Nibonz, a souligné l’importance de cette initiative.
«Quarante pour cent des bénéficiaires de cette formation sont des femmes. C’est un chiffre à saluer, mais aussi un appel à faire mieux», a-t-elle déclaré. Pour elle, cette démarche s’inscrit pleinement dans les priorités stratégiques de l’Unesco, à savoir la priorité Afrique et la priorité genre, qui contribuent ensemble à l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd). «Nous espérons voir ce chiffre grimper à 50%, voire 100%», a-t-elle ajouté.
mgaye@lequotidien.sn