Ils sont 15 jeunes à être formés par Hope Motion Afric Films. Ils ont reçu hier leurs attestions de formation et, par la même occasion, ont présenté au public deux courts métrages. Par Malick GAYE – 

Des ressources humaines de qualité ! C’est la base d’une industrie cinématographique. Ce n’est un secret pour personne. Une situation que bon nombre d’acteurs du 7ème art se contentent de constater. Ce qui n’est pas le cas de l’association Culture, action, développement et solidarité. Cette dernière a initié un programme qui vise à former les jeunes à démocratiser les méthodes de réalisation. C’est ainsi que 15 jeunes ont reçu leurs attestations de formation aux métiers, hier au Cinéma Pathé. Intitulé Hope Motion Afric Films, ce programme va permettre aux jeunes désireux d’embrasser les métiers du 7ème art d’être formés par des professionnels. Ainsi, durant 2 semaines, et suite à un appel à candidatures, 15 jeunes venant de Dakar ont été formés sur la pré et post-production. A l’issue de la formation, les récipiendaires ont produit deux courts métrages.
La particularité de ces deux films, projetés en avant-première au Cinéma Pathé, c’est qu’ils ont été filmés avec des smartphones. Une prouesse qui se salue après le visionnage des productions, tant la qualité était au rendez-vous. «Nous avons un manque de formation, en plus d’un mentorat qui est quasi inexistant. Notre objectif est de donner la chance à cette nouvelle vague qui souhaite se professionnaliser dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Nous avons fait un appel à candidatures. Nous avons choisi 15 jeunes», a expliqué Dieynaba Ngom Barry. La présidente l’association Culture, action, développement et solidarité a affirmé que le besoin de formation se fait sentir dans un contexte où les finances publiques sont ce qu’elles sont. Pour autant, elle estime que ce n’est pas une excuse pour croiser les bras. Bien au contraire, elle pense que les nouvelles autorités, qui prônent une souveraineté totale, doivent soutenir la formation. «Nous demandons le soutien des autorités pour mieux organiser ce que nous faisons. Nous faisons tout par nous-mêmes. Il n’y a pas de soutien de l’Etat. C’est sur fonds propres», a-t-elle plaidé.

Adja ou la souillure amicale
Par ailleurs, les quelques privilégiés qui ont fait le déplacement hier à la salle Pathé, ont mesuré le talent des 15 récipiendaires. En effet, Adja est l’histoire d’une petite fille violée par l’ami de son grand frère. A la fois triste et poignant, le film est un savant mélange de rires et de drame. Adja, violée, refuse de donner le nom de son bourreau. Mais c’était sans compter avec la complicité qui existe entre elle et son frère.
Ce dernier a su la convaincre au point qu’elle a fini par donner le nom de son bourreau. Et, Xoslumàn, l’autre court métrage, c’est l’histoire d’un jeune à la recherche de la terre promise. Son objectif est de se réaliser socialement. Il sillonne les rues de Dakar pour vendre son café Touba afin de subvenir aux besoins de sa mère. Le destin n’a pas été tendre avec lui. Hébergé par son oncle, il va finalement être expulsé par celui-ci, sans explication, tout en volant son argent. N’ayant plus où dormir, il va être accueilli par un ami. Qui lui propose de l’accompagner pour le casting de sa vie. Le producteur tombe sur le vendeur de café Touba qu’il avait repéré le matin. Finalement, le casting est annulé et l’ami devient son ennemi à cause de la volonté du producteur de travailler avec lui. Le vendeur de café Touba voit dans ce rôle une porte pour sortir définitive-ment de la pauvreté. Mais lors du tournage, le frère de Adja vient poignarder le produc-teur. Qui meurt sur le coup. Le destin ne semble pas fini de jouer des tours au vendeur de café Touba. Que va-t-il devenir ? C’est la question à laquelle le spectateur devra répondre en regardant les deux projections.
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