Le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina Faso bénéficient du programme Power of dialogue de Gorée Institute, qui va former 100 jeunes sur le leadership politique dans chaque pays ciblé. Le but recherché est de former des facilitateurs pour éviter les tensions post-électorales.Par Justin GOMIS –

Les présidentielles sont souvent l’objet de transition politique ou de conflits post-électoraux, surtout en Afrique. Pour parer à ces éventualités, Gorée Institute, dans le cadre de son programme Power of dialogue, a organisé, ce samedi à Dakar, un atelier de formation, après celui de Ziguinchor. Ce centre pour la démocratie et la bonne gouvernance, qui promeut les valeurs démocratiques dans les pays, a ciblé le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger pour mener son activité sur le leadership politique et la gestion des conflits en période électorale. Un choix qui, du reste, n’est pas fortuit au regard des tensions politiques dans certains de ces pays. «Comme par hasard, trois de ces quatre pays sont en transition politique. A part le Sénégal, les autres pays sont en transition politique.

Tout l’intérêt de voir comment impliquer les jeunes et les femmes dans le processus. Si ce ne sont pas des problèmes politiques, ce sont des transitions qui ont lieu dans ces pays. C’est ce qui justifie ce projet. Le contexte fait que le choix était pertinent», a dit Dr Latyr Tine, «programer manager» à Gorée Institute de Dakar.

L’objectif de cet atelier, c’est de former 100 jeunes dans chaque pays bénéficiaire du programme en vue de les doter de facilitateurs. «Gorée Institute a initié un programme où ils ont formé des jeunes facilitateurs en leur donnant la latitude de multiplier ces acquis auprès d’autres jeunes de leur pays d’origine», a indiqué Khady Maty Ndiaye, juriste.

D’après la facilitatrice de cet atelier, une série de formations sera organisée dans le pays. «Pour le Sénégal, c’est l’une des sessions de formation que nous avons organisée. Une a été organisée également à Ziguinchor le week-end passé. Une autre sera organisée le 30 septembre et une autre le 9 octobre», a-t-elle informé. Un besoin qui, selon elle, s’explique par un constat : «Le manque de compétence des jeunes, la répétition des tensions, des conflits qui sont liés aux élections. Et comme au Sénégal, nous sommes dans un contexte pré-électoral, il est important de former des facilitateurs qui pourront aider à éviter les tensions post-électorales.» Elle ajoute : «Nous allons vers une élection dans 6 mois. Et il est important et aussi pertinent de faire ce genre d’échanges, de formation, de renforcer les capacités des jeunes sur tout ce qui est leadership des conflits, en leur expliquant ce qu’est le processus électoral, les contours du processus électoral, pour qu’ils n’en n’ignorent pas et qu’ils sachent comment jouer leur rôle dans le processus électoral, puisque nous sommes tous acteurs dans une moindre mesure. Nous sommes appelés à nous impliquer dans le processus électoral, soit comme des votants, soit comme des acteurs politiques.» Plusieurs profils ont été ciblés. «Nous avons des politiques, des étudiants, des personnes de la Société civile, des juristes. En formant ces gens, nous les invitons également dans le cadre de leurs actions auprès de leurs institutions, à faire valoir et à pratiquer les acquis qu’ils ont gagnés lors de cette session de formation. Nous espérons que les valeurs et les compétences que nous transférons, seront utilisées à bon escient et que nous pourrons contribuer à amener notre pierre à l’édifice pour combattre de manière durable les conflits et tensions qui pourront naître des élections», a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, la formation de ces participants s’est articulée autour de la transparence, de l’inclusion et de l’efficacité. «Nous avons la ferme conviction que si les acteurs, si multiformes qu’ils soient, les acteurs de la Société civile, les politiques, les acteurs de gestion d’organisation, de gestion des élections, les gouvernements, font tous preuve d’inclusion, de transparence et de professionnalisme dans la gestion des élections, nous aurons des chances d’éviter des tensions post-électorales», a-t-elle laissé entendre. En tout cas, Gorée Institute, qui ne compte pas se limiter à la formation sur le leadership, a lancé un appel sur son site à travers sa plateforme en ligne aux autorités politiques sénégalaises, à la Société civile et à l’opposition au calme. «Nous voulons faire prévaloir la démocratie et la bonne gouvernance, protéger les droits des uns et des autres. Nous invitons à aller vers le dialogue, utiliser le dialogue plutôt que les tensions politiques pour promouvoir la stabilité de ce pays. Nous faisons aussi le monitoring des élections. C’est d’ailleurs le positionnement du Gorée Institute. Actuellement, nous avons un projet qui n’est pas encore officialisé, mais qui visera à impliquer les universitaires dans la lutte contre les violences électorales», fait savoir Dr Latyr Ndiaye.
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