Sénégal talents campus met 100 nouveaux diplômés sur le marché. Ils ont été formés en son et lumière, et viennent des départements de Dakar et Pikine, et des régions de Kaolack et Ziguinchor. Dans deux ans, ils devront avoir le tout premier Bts dans ce domaine pour participer à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Par Malick GAYE –
C’est un pas vers la professionnalisation du secteur des cultures. Sénégal talents campus vient de mettre sur le marché une cohorte de 100 récipiendaires, venus de Pikine, Kaolack, Ziguinchor et Dakar, formés en arts scéniques. La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu hier. Un sésame est reconnu par l’Etat du Sénégal. Cette cohorte a été formée en son et lumière. Pour le co-fondateur de l’école, Malal Almamy Talla, c’est la «contribution du hip-hop à l’alternative du Nicaragua ou de la Méditerranée. En formant ces jeunes, on leur donne l’opportunité d’avoir un job et de rester pour construire le Sénégal». Une affirmation partagée par Amadou Fall Ba, le fondateur du Sénégal talents campus. «La formation s’est achevée en 2022, mais nous devions attendre les diplômes pour les délivrer. Parmi les récipiendaires, une bonne partie a déjà réussi le pari de l’insertion. Une bonne partie travaille à la Rts, d’autres sont embauchés ici, à la Maison des cultures urbaines, et certains sont dans d’autres structures privées. L’insertion est l’équation la plus complexe. On a commencé tant bien que mal à la réussir», a-t-il dit en marge de la cérémonie de remise des diplômes.
La formation étant déjà acquise, les récipiendaires peuvent voir l’avenir en grand. En effet, beaucoup d’entre eux ont déjà trouvé du travail. Pour autant, Sénégal talents campus ne compte pas s’arrêter là. En effet, avec l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2026, le Sénégal aura forcément besoin de ces mains expertes. C’est dans cette logique qu’un accord existe entre les organisateurs des Joj et le centre de formation. L’objectif est de doter ces étudiants du Bts pour les faire travailler pendant les Joj. «Ces jeunes vont être préparés pour gérer l’aspect technique des Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2026. Ils auront 2 ans pour se former et obtenir un Brevet de technicien supérieur (Bts)», a affirmé Amadou Fall Ba.
Faut-il le rappeler, ces étudiants ont déjà mis la main à la pâte. En effet, lors des deux dernières éditions du festival Dakar en Jeux, ce sont eux qui ont géré tout l’aspect technique durant 4 jours.
A la question de savoir pourquoi Dakar, Kaolack et Ziguinchor ont été choisies sur 14 régions, Amadou Fall Ba affirme ceci : «Dakar est certes la capitale du Sénégal, mais elle concentre tous les maux des autres régions. Nous avons jugé nécessaire de faire face à la précarité professionnelle des gens qui sont dans les grandes banlieues, de leur offrir une formation de qualité au même titre que ceux de Ziguinchor et de Kaolack. C’est dans cette logique qu’on a organisé 500 heures de formation à Kaolack et Ziguinchor pour le son et 1000 heures pour Dakar. Ils ont aussi reçu une formation en lumière.»
Sénégal talents campus est le premier centre de formation au Sénégal dédié aux métiers des arts et de la culture. Il a reçu son agrément en juin 2021. La cérémonie de remise des diplômes a enregistré la présence de la Direction des arts, le Goethe Institut, le 3Fpt, le ministère de la Formation professionnelle, entre autres partenaires. Le fondateur de Senegal talents campus a demandé que le Fonds de développement des cultures urbaines double les 21 millions qu’il avait mis sur la table en guise de subvention. Le Goethe Institut a mis 75 millions pour accompagner le projet.
mgaye@lequotidien.sn