Le Sénégal a des champions dans le domaine de l’agriculture. Dans leurs plans de développement, ces derniers veulent conquérir le marché dans un futur proche. Une marche de plus dans leurs fulgurantes ascensions qui ont été présentées hier à des hommes affaires français. Par Malick GAYE –
C’est une mini révolution qui est en train de s’opérer dans les relations d’affaires entre le Sénégal et la France. Cela commence à se sentir dans le domaine de l’agriculture. D’ordinaire, les Occidentaux viennent dans un marché quasi vierge pour s’imposer. Aujourd’hui, si les Français souhaitent capter une part de marché, ils devront s’aligner sur nos champions. C’est ce qui s’est passé hier, lors de l’ouverture du Forum d’affaires Sénégal-France dont la mission internationale «Agri-Agro Sénégal» séjourne du 9 au 12 mai 2023 à Dakar. Des sucess histories, qui n’ont rien à envier aux plus grandes entreprises agricoles dans le monde, ont été présentées aux investisseurs français. C’est le cas de la Laiterie du Berger, qui a été fondée en 2006. Cette entreprise part d’un constat : l’importation du lait consommé au Sénégal, alors qu’il y a des éleveurs partout dans le pays. «C’est ainsi qu’on a commencé à travailler avec 200 familles d’éleveurs. Mais, on s’est rendu compte qu’il fallait structurer toute la chaîne. C’est alors qu’on a fait appel au Crédit agricole et le groupe Danone, qui nous ont apporté une assistance financière et technique. En 2018, la Tva a été supprimée. Dès lors, on a commencé à travailler avec la Fondation Mastercard, qui nous a permis de financer la formation des éleveurs en 3 ans. De 200 à nos débuts, nous sommes aujourd’hui en collaboration avec 2300 familles d’éleveurs», a affirmé Pape Ngor Diop, pour expliquer les perspectives d’avenir radieuses pour l’industrie du lait au Sénégal. Car la Laiterie du Berger n’est présente que dans le Nord du pays. D’après Pape Ngor Diop, Directeur général de la société, un projet est en cours pour mailler tout le territoire dans un premier temps. Une ouverture à l’étranger devrait suivre. Le Mali, la Gambie et les deux Guinée devraient être les premiers pays où la Laiterie du Berger devrait s’implanter, pour aller à l’assaut de l’Afrique et du monde. La Laiterie du Berger n’est pas la seule entreprise à être dans une logique de conquête du marché africain. En effet, Eurogerme Sénégal compte s’implanter en Côte d’Ivoire, tout en ayant une vue sur le Ghana. Cette dernière, détenue à 50% par Amadou Seck, est un pion essentiel dans la stratégie d’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Car elle fournit des solutions technologiques pour les entreprises qui sont dans la transformation des céréales. Elle a aussi transformé 40 mille tonnes d’oignon en poudre. C’est l’un des maillons essentiels du secteur de la boulangerie sénégalaise. Cette année, elle a investi 2 milliards dans l’équipement pour les boulangers et en a formé 800. Présente à l’intérieur du pays, elle a acquis 10 mille mètres carrés à Diamniadio pour construire une usine d’un coût de 3 milliards de francs Cfa d’investissements. Senico a aussi exposé ses ambitions. Dans un premier temps, l’entreprise souhaite se tourner vers les universités pour un partenariat gagnant-gagnant.
mgaye@lequotidien.sn