La Caisse des dépôts et consignations mobilise d’importantes ressources grâce aux capacités managériales de sa direction et de son personnel. Mais elle pourrait faire encore plus si les pouvoirs publics l’appuyaient plus franchement, assure son Dg, El Hadj Mamadou Boye Diao.
La Caisse des dépôts et consignations du Sénégal (Cdc) a appuyé son homologue du Bénin à se mettre à niveau, il y a deux ans environ. Cette opération a si bien réussi qu’aujourd’hui, constate Mame Boye Diao, le Dg de la Cdc, «la Caisse du Bénin est à 900 milliards de francs Cfa de bilan, là où nous, au Sénégal, avec nos 15 années d’expérience, ne faisons que 300 milliards». Le Dg faisait ce constat malheureux hier, lors de la table-ronde organisée par sa structure au Forum Invest in Senegal organisé par l’Apix au Cicad de Diamniadio. Cela, après avoir fait étalage de multiples opportunités que les investisseurs pourraient trouver à coopérer avec la Caisse des dépôts, et ses nombreuses filiales, détenues en totalité ou en partie, et dans un large éventail de secteurs d’activités. El Hadj Mamadou Diao a conclu sa phrase précédente pour souligner à quel point ils avaient encore besoin du soutien de l’Etat afin de réussir leurs activités car, selon ses dires, les 300 milliards de chiffre réalisés par la Caisse des dépôts et ses filiales sont plus l’œuvre des «capacités managériales du groupe et de son personnel» qu’autre chose. Il a fait remarquer qu’en termes de capacités économiques, le Sénégal est beaucoup mieux loti que le Bénin, au sein de l’Uemoa, le pays est très attractif pour les investisseurs, et il n’est pas normal que la Caisse des dépôts ne puisse pas mobiliser plus de ressources financières.
La table-ronde a permis aux participants de se familiariser avec les activités et l’état de santé des structures comme la Compagnie générale immobilière du Sénégal (Cgis), dirigée par Abdou Khafor Touré, et qui veut se positionner comme un acteur global de la chaîne de valeur du secteur de l’immobilier au Sénégal et en Afrique. M. Touré a indiqué que depuis 2018, date de sa création, la compagnie voit son chiffre d’affaires croître de manière exponentielle, pour atteindre 3, 2 milliards l’année dernière, avec un volume d’affaires de 35 milliards, faisant le double de l’année précédente.
A côté, il y a Béton du Sénégal, une entreprise qui «apporte la solution par rapport à la rareté du basalte, le tout sous une forme d’exploitation durable» car utilisant l’énergie solaire, selon son Pca. Le Dg adjoint d’Heliconia, lui, a présenté sa compagnie, qui se positionne comme partenaire des compagnies pétrolières en activité au Sénégal et en Mauritanie en leur fournissant une flotte d’hélicoptères pour leur personnel en activité sur les plateformes pétrolières et gazières. D’autres, comme Caco (Bureau d’études), Synapsis ou Cdmp, ont offert aussi leur vision de services dont pourraient profiter tous les partenaires intéressés par une éventuelle coopération. Seule Air Sénégal Sa, l’autre filiale qui porte les espoirs de l’aéronautique civile nationale, a manqué à l’appel. Malgré leur efficacité, les structures couvées par la Cdc n’ont pas un personnel excédent 400 personnes. Ce qui est aussi une performance notable. Néanmoins, un participant a tenu à faire remarquer à Mame Boye Diao et à ses collaborateurs que leur plaidoyer ne devrait pas s’arrêter à ce forum, car «beaucoup de Sénégalais ne savent rien de ce que vous nous avez présentés ici. Beaucoup de gens ne vous connaissent pas». Ce qu’a reconnu le Dg, en promettant d’y remédier.
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