Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, qui présidait hier l’ouverture de la première édition du Forum africain sur la finance structurée (Sfa, sigle en anglais), a appelé à bâtir un environnement crédible et attractif, favorable à l’innovation et à la souveraineté financière de nos Etats.Par Dialigué FAYE – 

Les économies africaines sont aujourd’hui confrontées à des tensions budgétaires croissantes et à un déficit structurel de financement des infrastructures, de l’énergie… Face à ces défis, les financements structurés apparaissent comme un levier incontournable. «Ils ne sont pas seulement des montages financiers sophistiqués. Ils constituent un outil de partenariat entre acteurs publics et privés, au service d’objectifs communs ; un catalyseur d’innovation en combinant divers instruments de partenariats public-privé, financements de projet, titrisation, obligations durables ; un accélérateur de croissance inclusive lorsqu’ils financent des projets à fort impact social et environnemental : infrastructures, énergie, agriculture, digital.
D’où l’impérieuse nécessité pour nos pays d’en définir un cadre clair et de capitaliser sur nos expériences respectives. Constituer un socle commun de bonnes pratiques nous permettra de gagner du temps dans la conception et la mise en œuvre», a plaidé le ministre des Finances et du budget. Cheikh Diba présidait l’ouverture de la première édition du Forum africain sur la finance structurée (Sfa, en anglais).
A travers ce forum, précise le ministre, «l’ambition est claire : passer du constat à l’action». Ainsi, martèle-il, «nous devons bâtir un environnement crédible et attractif, favorable à l’innovation et à la souveraineté financière de nos Etats. Nous devons également mettre l’accent sur le financement des Pme/Tpe, sur la finance durable et sur le commerce intra-africain, car c’est dans ces secteurs que se joue la transformation structurelle de nos économies».
Le Sfa 2025 est placé sous le thème : «Innovations financières et transformation structurelle des économies africaines : titrisation, financements durables et souveraineté.» Il se donne pour ambition d’explorer et de promouvoir une approche financière plus intégrée et agile, répondant aux défis structurels du continent.
«L’Afrique, rappelle Isaac Mbaye, Directeur général d’Invictus Capital & Finance Sa, fait face à une équation complexe : un déficit annuel d’infrastructures estimé entre 130 et 170 milliards de dollars, près de 2800 milliards de dollars nécessaires d’ici 2030 pour l’adaptation au changement climatique et environ 4000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable selon la Banque africaine de développement.» Pour lui, ces chiffres traduisent que les besoins de financement des Etats africains «sont colossaux, mais les flux disponibles demeurent insuffisants et souvent contraints par les niveaux d’endettement».
Face à ce constat, considère-t-il, la responsabilité des Etats est d’inventer de nouvelles approches. «C’est ici qu’intervient le financement structuré. Parce qu’il permet de mutualiser les risques, d’allonger les maturités, de mobiliser le capital privé et de créer des instruments sur mesure. Il constitue une voie crédible et incontournable pour bâtir une architecture financière africaine plus robuste», argue le Dg d’In­victus Capital & Fi­nan­ce, So­ciété de gestion et d’in­ter­médiation (Sgi). Laquelle a co-organisé ce fo­rum avec KF titrisation et development finance advisor.
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