#Fouta – Respect du mot d’ordre des transporteurs : Charretiers et «Jakartamen» à la fête
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Les usagers des transports en commun, dans la partie nord-est du pays, ont bien ressenti la grève des automobilistes. La Rn2, d’habitude très fréquentée, est restée déserte toute la journée d’hier. Et la situation ne va pas s’améliorer aussi ce jeudi. Alors que les commerçants des marchés hebdomadaires et d’autres travailleurs ont été obligés de se rabattre sur des charrettes et motos Jakarta, les voyageurs, qui ne croyaient pas au respect du mot d’ordre, ont fini par se résigner à rentrer, en attendant le dénouement de la situation.
Chaque jour, dès les premières heures, les voitures font la navette entre Ndioum et Ourossogui. Avec les marchés hebdomadaires de Golléré (Podor) et Nabadji (Matam), les départs étaient nombreux, mais les automobilistes avaient préféré garer leurs véhicules. A Thilogne, des bana bana racontent que le louma de Nabadji a été très impacté par la grève, provoquant l’absence des marchands et clients, coincés chez eux.
Enseignant à Thilogne, M. Ka s’est rendu à Matam pour des besoins administratifs. Mais, il a dû casquer fort pour rentrer. «J’ai déboursé 10.000 F pour louer une moto, pour rentrer à Thilogne», raconte-t-il. A la gare routière de Galoya, toutes les voitures sont à l’arrêt.
Dans cette ville, les cochers et les conducteurs de motos Jakarta profitent d’une journée, pas comme les autres, pour se faire une santé financière. Haby, qui venait de descendre d’une charrette, explique : «Je viens de Mbolo Birane, il n’y avait que des charrettes sur la route.» Dans les grandes agglomérations comme Ndioum, Aéré Lao, Galoya et Ourossogui, les conducteurs de motos Jakarta se frottent les mains, après avoir renchéri les prix au grand dam des populations.
Abdoul Sow, vice-président du Regroupement des transporteurs de Ndioum, évalue cette journée : «Tous les transporteurs du département ont été sensibilisés, c’est pourquoi le mot d’ordre a bien été respecté. Les chauffeurs-mêmes sont tous favorables à l’amende de 12 000 F, qui sera infligée à ceux qui ne l’auront pas respecté.» En écho, Mamadou Thioub, responsable des transporteurs de Matam, ne cache pas sa joie : «C’est le calme plat à la Grande gare routière de Ourossogui, qui bouillonnait à longueur de journée, du fait du nombre de voitures et de voyageurs. Cette ambiance inédite montre que le mot d’ordre est aussi suivi par les chauffeurs, qui venaient chaque jour des autres départements.»
Par Demba NIANG – Correspondant