Interpellé le 17 septembre dernier à Paris dès sa descente d’avion à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle par la police aux frontières et placé en centre de rétention administrative dans la zone d’attente pour personnes en instance, l’universitaire sénégalais Karamoko Kallouga Demba ne sera libéré que quatre jours après. Le fait d’être en règle n’a pas empêché les autorités françaises de le soupçonner «de vouloir séjourner illégalement en France».

L’universitaire sénégalais Karamoko Kallouga Demba n’oubliera pas de sitôt son dernier séjour en France. Il avait en effet été interpellé le 17 septembre dernier à Paris dès sa descente d’avion à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle par la police aux frontières et placé en centre de rétention administrative dans la zone d’attente pour personnes en instance. Alors que M. Demba, qui enseigne le droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), était venu en France pour mener des recherches universitaires. Karamoko Demba a finalement été liberté après avoir été présenté devant le juge des libertés et de la détention.
Contrôlé auparavant par la Police de l’air aux frontières (Paf), qui a procédé à la vérification de tous ses documents : identité, visa de sortie, motif du séjour, ressources, l’universitaire sénégalais Karamoko Kalouga Demba, qui est en règle, devait encore faire face à une autre équation : «Il est soupçonné de vouloir séjourner illégalement en France», indique-t-on.
Pour sa défense, Demba dira à nos confrère de Radio France internationale (Rfi) : «Je suis arrivé avec des documents officiels de l’université, des documents que j’ai déposés pour avoir le visa qui m’a été délivré en bonne et due forme à l’ambassade de France au Sénégal. J’arrive à l’aéroport, je présente ces mêmes documents avec la signature et le cachet du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop. On me refuse l’entrée.»
Par la suite, la machine administrative française est enclenchée contre l’universitaire sénégalais Karamoko Kallouga Demba. Qui va être placé en cellule dans la zone d’attente de Roissy, aussi appelée la Zapi, où il va rester enfermé quatre jours.
«Cela m’a vraiment traumatisé, parce que cela a été quelque chose d’assez humiliant pour moi en tant qu’universitaire enseignant-chercheur. Que je sois traité ainsi comme si j’étais un vulgaire sans-papiers ou je ne sais pas, un migrant qui souhaitait coûte que coûte entrer en France», s’est plaint l’universitaire Demba au micro de nos confrères de Rfi.
Mais Demba ne veut plus que cela se reproduise, que plus personne ne subisse cela. «Il faut que cela s’arrête, il faut que l’on nous respecte, parce que nous le méritons», a-t-il tenu à dire. Le Professeur Karamoko Kallouga Demba tente aujourd’hui de se concentrer sur ses recherches.

«Une incompréhension par rapport à l’échange avec
l’agent qui l’a interrogé à l’accueil»
Interrogé sur cette affaire, Amadou Diallo, consul général du Sénégal à Paris, dira : «On reproche à M. Demba d’avoir fourni des informations qui n’étaient pas en cohérence avec les informations qu’il avait livrées au consulat de France à Dakar. Ce sont des choses qui arrivent. Vous savez que le visa ne donne pas l’autorisation de rentrer dans le territoire national. Alors ce qui s’est passé avec le Professeur Demba, il y a eu je pense une incompréhension par rapport à l’échange qu’il y a eu avec l’agent qui l’a interrogé à l’accueil. C’est un voyage d’étude». «Dans l’entretien, c’est comme s’il était étudiant et pas un professionnel. Après, il y a eu des contacts avec la structure qui l’a invité et je pense que la personne qui a été contactée ne savait pas que cette mission existait et qu’elle ne connaissait pas la personne, a répondu : «Non je ne connais pas»… Tout de suite après, il y a une suspicion. Et quand c’est comme ça, il y a une procédure qui est déclenchée. Et une fois que la procédure déclenchée, cela se complique», expliquera le consul du Sénégal à Paris.
Avec rfi.fr