Rokia Traoré annonce qu’elle est en grève de la faim depuis son arrestation à Paris mardi 10 mars. L’artiste malienne est actuellement incarcérée en France après l’émission d’un mandat d’arrêt européen par la justice belge pour «enlèvement, séquestration et prise d’otage» dans le cadre d’un litige avec son ex-compagnon au sujet de la garde de leur fille. L’avocat du père de l’enfant dénonce une offensive médiatique pour détruire la réputation de son client.
«J’ai entamé une grève de la faim le mardi 10 mars 2020 à partir de 6h30 du matin afin que me soit accordé un procès équitable en Belgique et pour que le mandat d’arrêt européen ne soit pas injustement appliqué.»
Dans un message publié sur sa page Facebook et dans une lettre relayée par son avocat, Rokia Traoré continue de dénoncer la décision du Tribunal de Bruxelles. Les juges ont accordé à l’ex-compagnon belge de la chanteuse la garde exclusive de leur fille.
Or selon l’avocat de Rokia Traoré, le père est toujours visé par une plainte pour attouchement sexuel sur son enfant en France et au Mali. Une autre plainte a déjà été classée sans suite en Belgique.
«Il s’agit bien d’un enlèvement…»
«Il s’agit d’une offensive médiatique pour tenter d’échapper à la prison», affirme Franck Berton, l’avocat du père de la fillette. Il soutient que Rokia Traoré «accuse à tort son ex-compagnon pour détruire sa réputation» et rejette les accusations d’attouchement sexuel.
«Il s’agit bien d’un enlèvement», poursuit l’avocat qui rappelle que Rokia Traoré est partie avec son enfant au Mali alors que la justice belge avait donné la garde exclusive au père.
Une audience est prévue à Paris mercredi prochain, 18 mars, pour décider de l’extradition ou non vers la Belgique de Rokia Traoré. En attendant son passage devant la justice, la chanteuse organise sa défense dans les médias. Sur Facebook, Rokia Traoré reçoit beaucoup de messages de soutien. Et sur Twitter, elle a lancé jeudi depuis son compte le hashtag #FreeRokia (Libérez Rokia).
rfi.fr