France – Développement économique de l’Afrique : Macky Sall plaide pour des réformes financières internationales

Lors d’une interview accordée à La Tribune, en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, l’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), Macky Sall, a plaidé pour des réformes financières internationales en faveur du continent africain.Par Dialigué FAYE –
L’Afrique a été admise au G20. Le continent vient aussi d’obtenir un troisième siège au Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi). Cela constitue un progrès qu’il faut saluer. Mais pour Macky Sall, «ce n’est pas suffisant». Dans une interview accordée à La Tribune, en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, l’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) a souhaité que l’Afrique ait sa place au Conseil de sécurité comme membre permanent, que les réformes sur les institutions de Bretton Woods soient une réalité. «Avec une réforme sur les conditions de financement, nous aurions fait un grand pas», espère l’ancien Président sénégalais. A son avis, «l’aide publique au développement n’a pas donné les résultats escomptés et ne peut pas être la réponse attendue par les Africains pour le développement. Nous parlons plutôt aujourd’hui de partenariats et d’accès aux marchés des capitaux dans des conditions soutenables». Ce que l’Afrique demande, selon lui, «c’est de pouvoir avoir accès à ces marchés, avec des conditions qui ne soient pas handicapées par le système de notation sur la perception des risques». Malgré les défis auxquels ils sont confrontés, les pays en développement font l’effort de payer leurs dettes.
Le Pacte de Paris pour les peuples et la planète a été ainsi créé pour faire face au problème de financement du développement économique. «Lancé lors du Sommet de Paris en 2023 sous l’égide du Président Emmanuel Macron, ce pacte réunit 32 pays déterminés à apporter une réponse collective, repenser le multilatéralisme, qu’il soit plus inclusif, plus latéral et plus transparent. Pour cela, il faut une réforme de l’architecture financière internationale. Il faut que les institutions internationales issues du consensus de Bretton Woods changent et tiennent compte des préoccupations des pays africains, asiatiques et des pays latino-américains dans le financement du développement, la transition climatique», plaide Macky Sall.
Tenu du 5 au 7 juillet, la 24ème édition des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence en France ont pour thème : «Relier des mondes.»
A ce propos, assure Sall : «Nous sommes en train de relier l’Afrique à tout le reste du monde. Il faut que l’Afrique soit partie du monde, qu’elle soit dans le commerce mondial, dans la production mondiale, pas seulement productrice de matières premières. L’Afrique doit être en mesure de transformer ses matières premières pour créer de la richesse, de la valeur ajoutée et surtout créer des emplois. Il ne faut plus voir l’Afrique comme un réservoir de ressources naturelles que des puissances viennent exploiter.»
Et d’ici un an, il aurait voulu que le «4P devienne une réalité comprise comme une plateforme multinationale pour mettre un contenu réel sur le multilatéralisme, notamment sur la réforme du Conseil de sécurité».
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