Les moyens déployés étaient impressionnants et ils ont permis de resserrer l’étau autour du fugitif. Ce dernier a fini par être repéré et il s’est rendu aux Forces de l’ordre. Le double meurtrier présumé des Cévennes était en fuite depuis trois jours et traqué par quelque 350 gendarmes. Gérald Darmanin a annoncé qu’il avait été arrêté vendredi soir. «Il s’est rendu sans violence», a indiqué à l’Agence France-Presse une source proche de l’enquête. «L’individu a été interpellé à 19h 25 près de l’église de Saint-Marcel de Fontfouillouse, dans la zone de recherche», a précisé une autre source, évoquant aussi une «reddition sans résistance».
Engagés dans la traque du fugitif, les gendarmes étaient aidés par des hélicoptères et des drones équipés de caméras thermiques ainsi que par neuf équipes cynophiles, dont trois composées de chiens Saint-Hubert, aux capacités olfactives de pistage supérieures, capables notamment de repérer «des traces froides», a précisé le général Jean-Valéry Lettermann, numéro 2 de la gendarmerie en Occitanie. De même deux cartographes étudiaient en permanence les images des drones pour détecter les modifications qui pourraient avoir été apportées par un homme de passage, comme un éboulement dans un pierrier par exemple.
Un «loup solitaire» et bon tireur
Les gendarmes du Gard, renforcés par des collègues du Gign de Paris et des antennes d’Orange (Vaucluse) et Toulouse (Haute-Garonne), ainsi que par plusieurs escadrons de gendarmes mobiles d’Antibes (Alpes-Maritimes), Roanne (Loire) ou encore Dreux (Eure-et-Loir), ont ratissé une zone de 225 kilomètres carrés, un carré de 15 kilomètres de côté autour de la commune des Plantiers (Gard), là où Valentin Marcone a abattu son patron et un de ses collègues, mardi matin, dans la scierie du village où il est employé.
Plus de trois jours après le drame, le profil du fugitif est de plus en plus précis et chaque jour plus inquiétant. A priori armé d’un pistolet, sans doute celui avec lequel il a commis ses deux meurtres, et d’un fusil équipé d’une lunette de visée, cet homme de 29 ans, marié et père d’une fillette d’un an, serait ainsi un excellent tireur, même si ce n’était en fait pas un chasseur. «Il faisait du tir sportif, mais jamais aucune participation à aucune chasse sur la commune, c’était un solitaire, pas quelqu’un de sociable», expliquait ainsi vendredi Claude Legrand, président des chasseurs des Plantiers et vice-président des chasseurs du Gard, aux journalistes.
«C’est un loup solitaire, (…) il veut jouer à Rambo (…) et il tire bien malheureusement. J’ai vu ses cibles et les impacts étaient bien placés», a-t-il ajouté. Jeudi, un appel à témoins a été lancé par les enquêteurs, avec la photo du fuyard. Et son père a enregistré un message à sa destination, à l’initiative de la gendarmerie, pour l’appeler à se rendre.
Le Point