L’Elysée se prépare à clarifier le «rôle public» de Brigitte Macron, l’épouse du Président, mais semble avoir renoncé à lui accorder un véritable statut officiel de Première dame comme le voulait Emmanuel Macron, alors qu’une pétition signée par 270 mille personnes conteste ce projet.

«Brigitte Macron joue un rôle, a des responsabilités. Nous voulons de la transparence et encadrer les moyens dont elle dispose», a précisé dans un tweet Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, alors qu’une pétition contre un statut officiel de l’épouse du Président a ouvert une polémique sur cette question.
Dans un pays où les conjointes de Président ont connu des destins variés et souvent difficiles, agrémentés de missions floues, M. Macron, 39 ans, élu le 7 mai dernier, avait annoncé pendant la campagne présidentielle qu’il souhaitait créer un «vrai statut» de Première dame pour en finir avec une «hypocrisie» française. «Elle aura un rôle et elle ne sera pas cachée parce qu’elle partage ma vie et parce que son avis est important (…) Je pense que c’est important de clarifier» ce rôle. «Rémunérée par la République, non. Avoir un rôle, un vrai statut, oui», avait déclaré en mars le futur chef de l’Etat qui s’est affiché pendant toute la campagne aux côtés de sa femme, son ancienne professeure de théâtre, de 25 ans son aînée.
Mais alors que les ministres et parlementaires viennent de se voir interdire l’emploi de membres de leur famille comme collaborateurs, cette volonté d’officialiser le rôle de l’épouse du chef de l’Etat agace une partie de l’opinion.
Lancée il y a deux semaines sur internet, une pétition «contre le statut de Première dame pour Brigitte Macron» avait réuni mardi matin quelque 270 mille signatures. Au sein de l’opposition, gauche radicale et extrême droite s’étaient déjà saisies du sujet pendant les débats sur le projet de loi sur la moralisation de la vie publique.
«A l’heure où le gouvernement souhaite faire des économies» et «dans une période de moralisation de la vie politique française, nous ne pouvons décemment cautionner l’initiative d’un statut spécifique à l’épouse» du chef de l’Etat, affirme la pétition lancée sur change.org par Thierry Paul Valette qui se présente comme «artiste peintre et auteur» et «citoyen engagé».

«Transparence»
«Avec un tel statut, la Première dame usera de son rôle comme bon lui semble et ce sera lui reconnaître une existence juridique qui permettrait de bénéficier d’un budget, d’un rôle important…», dénonce le texte.
En réponse, l’entourage de l’épouse du chef de l’Etat a fait savoir lundi que l’Elysée comptait préciser dans les prochains jours son «rôle public» dans un document. Brigitte Macron ne sera pas rémunérée, aucune modification de la Constitution n’est envisagée, assure-t-on de même source.
Actuellement, aucun texte ne définit le cadre de l’action de l’épouse du Président ni les moyens qui lui sont alloués. Dans les faits, les conjointes des chefs de l’Etat français bénéficient depuis longtemps d’un bureau, de collaborateurs et d’un service de protection, sur le budget de l’Elysée. A titre d’exemple, la rémunération du cabinet de Valérie Trierweiler, l’ex-compagne de François Hollande, s’élevait en 2013 à près de 400 mille euros.

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