France – Témoignage sur le défunt rockeur : Johnny Hallyday raconté par le paparazzi Angeli

Daniel Angeli a traqué le rockeur pendant des années, avant de devenir son confident et ami. Dans «Paris Match», il raconte le Johnny intime.
C’est une curieuse amitié, entre la proie et son chasseur, révélée cette semaine dans Paris Match : celle qui unissait Johnny Hallyday et le paparazzi français, Daniel Angeli, connu notamment pour ses scoops sur Bardot, Giovanni Agnelli ou encore Sarah Ferguson… Pendant des années, Angeli a traqué Johnny pour alimenter la presse people, jusqu’au jour où les deux hommes finissent par nouer une solide amitié, scellée par un deal professionnel : Angeli devient le photographe officiel du rockeur, qui contrôle ainsi son image, tandis que lui assèche d’un coup la concurrence…
Les deux hommes se rapprochent au milieu des années 1990 et s’entendent vite comme larrons en foire : ils sont de la même génération, ont connu les mêmes stars et la grande époque de la dolce vita tropézienne, partagent leurs souvenirs communs tandis que leurs femmes sympathisent…
«J’ai eu une vie extraordinaire avec lui»
«Je l’ai rencontré à Gstaad, j’avais 53 ans et je ne l’ai plus quitté pendant près de vingt ans, se souvient Angeli dans Match. On partageait tout. Nos femmes et nos enfants étaient amis. Il a acheté un chalet à Gstaad pour venir me voir pendant la saison.» Le chasseur d’images assure les photos privées mais aussi la pub, les pochettes des albums et celles des concerts. Quand Johnny adopte ses filles, il est à ses côtés et couvre les scoops qu’il revend à la presse people – il vire ainsi directement sur le compte de son copain les 150 000 euros tirés de la vente des images de l’adoption de Jade. «Mon cadeau pour la petite», résume-t-il. «Lui, plus tard, a voulu m’acheter une maison à Marnes-la-Coquette. J’ai eu une vie extraordinaire avec lui. On sautait d’un avion à l’autre. On mangeait aux plus grandes tables de France. La bonne bouffe était importante pour lui. Il me disait toujours : «Il faut que tu goûtes le baba au rhum de Laeticia, c’est le meilleur…».»
Un Johnny facétieux
Daniel Angeli le suit comme son ombre, entre Paris, Gstaad, puis Saint-Barthélemy, où ils se retrouvent chaque été avec les familles et les potes. «Là où il allait, je le suivais. Les tournées, la promo d’un album, un film, le Paris-Dakar, les vacances…» Avec parfois les excès inhérents à la vie de rockeur. «Niveau picole, par contre, il ne faisait pas semblant, confie l’ex-paparazzi. Il pouvait être difficile quand il avait bu. On fumait des gitanes, une cartouche par jour à nous deux […] Je ne l’ai jamais vu frimer. Sa simplicité et son charisme me subjuguaient. Il parlait aux gens, dans la rue ou aux restos. Ils hallucinaient. Mais c’était aussi un grand timide.»
On découvre également un Johnny facétieux, qui aime manier l’humour. Le photographe raconte ainsi qu’un jour, il monte une fausse planque à l’île Maurice avec Johnny et Laeticia dans un jacuzzi. «D’un coup, Jojo hurle en se marrant : «Ce n’est pas des photos de paparazzi ! Pourquoi ?» lui dis-je. «Parce que je te vois !».» Un autre jour, les voilà tous deux en route pour Cuba, quand le rockeur chatouille Angeli sur le nez, se souvient le photographe dans Match. «Regarde, on est à 800 km/h. Un Boeing peut voler à 1000. Va leur demander d’accélérer. Tout le cockpit est venu se faire signer un autographe…»
Leur amitié s’achève au début des années 2010 autour d’une embrouille entre leurs femmes, dispute, rupture, c’est aussi l’époque où Laeticia prend la main sur l’image de son mari. «Johnny, je l’aimais, je pense à lui tout le temps, confie Daniel Angeli, dont les photos font l’objet d’une exposition à la Grande Arche de La Défense, à Paris. A Saint-Barth, à chaque fois que l’on passait devant Jojo Burger, juste à côté du cimetière, je lui disais en déconnant : «T’as vu, il est plein ton café. Il me répondait : Il est beau le cimetière. Il faudra qu’on s’achète deux places. Une pour toi, une pour moi.».»