Sophiane Hamli, 42 ans, ex-braqueur chevronné, a été pris pour cible par un tireur, ce dimanche 7 octobre au matin, à Paris. Une deuxième victime a également été touchée.

C’est un «poids lourd» du grand banditisme qui vient d’être fauché. Selon nos informations, Sophiane Hamli, 42 ans, a été pris pour cible, ce dimanche 7 octobre, vers 6 heures, alors qu’il se trouvait dans un véhicule Smart, avenue George-V dans le 8e arrondissement à Paris. Surnommé Toto ou le Chat, Hamli, ancien braqueur de fourgons blindés, a été très grièvement blessé de plusieurs balles de calibre 7,65 mm, tirées par un inconnu arrivé à moto avec un complice.
Un homme, âgé d’une trentaine d’années, qui se trouvait dans la même voiture immatriculée en Allemagne que Sophiane Hamli, a également été très sérieusement atteint de plusieurs projectiles. Romain L. aurait comme activité la location de bateaux du côté de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Les deux victimes, dont les pronostics vitaux sont engagés, ont été évacuées en urgence absolue vers les hôpitaux les plus proches. Les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne ont été chargés des investigations. L’hypothèse d’un règlement de comptes est évoquée par différentes sources.

Attaque de fourgon avec… Redoine Faïd
Le nom de Sophiane Hamli était situé en très bonne place dans les fichiers du grand banditisme au carrefour des années 1990-2000. Originaire de la cité de l’Etoile à Bobigny (Seine-Saint-Denis), gendre d’un ancien braqueur, Sophiane Hamli est considéré comme un «très beau mec», selon un enquêteur, spécialisé dans la lutte contre le crime organisé. «C’est un type qui s’en est toujours bien tiré, poursuit cette même source. Il avait passé l’âge de monter des braquages. Mais dans les années 1990 et 2000, son nom est revenu à nos oreilles sur une multitude d’affaires.» Il avait notamment été condamné, en son absence, à 20 ans de réclusion criminelle, le 22 avril 2003, par la Cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour une attaque de fourgon blindé, remontant à 1997, du côté de Villepinte en compagnie d’un certain Redoine Faïd.
Après neuf ans de cavale, il avait été arrêté à Groslay (Val-d’Oise) en mai 2004. Rejugé pour le braquage de Villepinte, Sophiane Hamli avait finalement été acquitté. Les policiers de la Brigade de répression du banditisme (Brb) de Paris lui avaient également attribué une série de 26 vols à main armée au préjudice d’agences bancaires, entre les mois de septembre 1993 et janvier 1995. «Il avait aussi été soupçonné d’avoir participé, en mars 2003, à l’évasion de la prison de Fresnes d’une autre figure du grand banditisme,Antonio Ferrara, souffle un haut fonctionnaire. Mais aussi à un braquage avorté, le 3 mai 2003, d’un fourgon blindé de la société Valiance à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Ce mec, c’était du très, très lourd.»
Toujours selon nos informations, Sophiane Hamli se serait rapproché du milieu affairiste parisien au cours de ces dernières années. «Il avait beaucoup maigri, confie une de ses connaissances qui l’avait croisé récemment. Il avait un projet de film sur l’histoire de son beau-père. C’est un garçon avec lequel on pouvait discuter. Ce n’est pas un violent. Il faisait l’unanimité autour de lui.»
lepoint.fr