Il n’a pas pris la parole depuis sa nomination à la tête de l’Ujtl. Franck Daddy Diatta répond à ceux qui l’accusent d’avoir été parrainé par son prédécesseur, Toussaint Manga. «C’est le Président Wade qui nomme qui il veut et quand il veut», assène-t-il. Le natif de Mbacké n’est pas candidat aux prochaines Locales, mais invite tous les jeunes à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales et à briguer les collectivités locales. Dans cet entretien, «Daddy» pour les intimes, promet de conduire Karim Wade, exilé par la force, au Palais présidentiel.Comment se porte l’Ujtl ?

L’Ujtl se porte bien, on peut dire, et est dans une logique de redynamisation et de remobilisation qui, d’ailleurs, coïncide avec l’activité importante de vente et de placement de cartes de membre numériques du Pds. Et à ce propos, les commissaires et superviseurs sont en train d’être formés pour aller vendre les cartes dans tout le Sénégal. Dès lors, c’est une aubaine pour la jeunesse de s’approprier cette activité et de monter le plus de secteurs possible afin d’être représentatifs dans les instances de décision du parti.

En tant que nouveau secrétaire général de l’Ujtl, quels changements comptez-vous y apporter ?
Le premier changement qui doit être apporté à la tête de l’Ujtl, le fer de lance du Pds, c’est, à notre sens, de bâtir toute chose autour de la concertation et du dialogue pour aboutir au consensus. Nous estimons qu’il est grand temps de fédérer, de remobiliser et de redynamiser le Pds à travers la jeunesse de manière générale, les élèves et étudiants y compris. D’ailleurs, cela ne sera pas difficile à réaliser parce que le Pds, à travers son candidat Karim Meïssa Wade, est dans le cœur des Sénégalais. Mieux, le Peuple dans son ensemble est nostalgique de la gouvernance du Pds. En ce sens que sous notre magistère, le pays allait bien de manière générale. Et ce qui le justifie, c’est le taux de pauvreté que le Président Wade a fini par drastiquement diminuer à 46%, alors que nous l’avions trouvé entre 1995 et 2000 à plus de 67%. Aujourd’hui, il a encore grimpé. Le deuxième changement sera sans doute d’écouter toute la jeunesse par le biais de la consultation. C’est d’ailleurs ce qu’on est en train de faire depuis notre nomination à la tête de l’Ujtl. Nous sommes en train de faire un état des lieux pour savoir quels sont les voies et moyens utilisés pour conforter notre position de leader en termes de politique dans ce pays. Le troisième changement sera d’exiger, après y avoir associé toute la jeunesse, le retour du président Karim Wade, exilé par la force par le Président Macky Sall. A ce propos, la jeunesse libérale se chargera d’être son bouclier.

Certains qui contestent votre nomination estiment que c’est Toussaint Manga qui vous a parrainé. Que répondez-vous ?
Je n’ai vu personne contester ma nomination. Du moins, aucun document officiel l’attestant et signé par des personnes identifiées n’a jamais été sorti. A supposer que ma nomination ait été contestée, je les renverrai à l’article 23 du statut du parti qui donne les compétences discrétionnaires au Président Wade pour nommer qui il veut, où il veut et quand il veut. Concrètement le problème ne se trouve pas à ce niveau, mais sur le comment pour faire revenir le plus rapidement le président Karim Wade au Sénégal, parce que partout dans ce pays il est réclamé et attendu du fait qu’il est la seule alternative pour faire émerger ce pays immergé.

Comment envisagez-vous les prochaines élections locales ? Etes-vous candidat à la mairie de Mbacké, qui est votre fief ?
Les prochaines élections municipales doivent être celles de sanction contre le gouvernement en place et que la jeunesse doit s’approprier pour faire élire les autorités décentralisées partout dans ce pays. Et si possible, que les jeunes briguent les mairies et les conseils départementaux en allant s’inscrire massivement sur les listes électorales. Je milite à Mbacké, car c’est là-bas que j’ai grandi, que je connais mieux et où on me connaît mieux. Mais je ne suis pas candidat. Le Pds à Mbacké a un candidat qui s’appelle Professeur Lamine Fall.

Vous avez promis de conduire Karim Wade au Palais. Mais est-ce possible avec quelqu’un qui est encore au Qatar ?
Nous avons promis de conduire Karim Wade au Palais et nous sommes aux aguets pour braver tornades et cataclysmes pour arriver à notre fin. Nous planifierons tous les risques qui peuvent nous empêcher d’atteindre cet objectif, parce que, encore une fois, il reste la seule alternative viable pour faire sortir le pays de son sous-développement. Il en a les compétences et l’a montré à travers les ministères qu’il a eu à gérer et dans lesquels il a laissé des résultats palpables. C’est le cas par exemple du Plan Takkal, de l’Aibd et d’autres grandes infrastructures du pays. C’est vrai qu’il est au Qatar, mais contre son gré. Et il est très sensible à la situation du pays. Ce qui le justifie, c’est son don de kits de test rapide à plus de 200 millions F Cfa qu’il avait fait au gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une participation qui dépassait même de loin le soutien du Président Macky Sall qui a, à sa possession, les fonds spéciaux de dizaines de milliards. Karim en profite aussi pour peaufiner des stratégies de relance de l’économie quand nous le porterons à la tête du pays en 2024. Et bizarrement aussi, c’est l’absent le plus présent, car il ne peut se passer une semaine sans que son nom ne soit cité dans la presse.
Propos recueillis par Ousmane SOW – Stagiaire