Le poète Amadou Lamine Sall multiplie ses sorties médiatiques au plan local pour rythmer, avec une frénésie étouffante, sa campagne de candidature au poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), tenez-vous bien, prévue en novembre 2026 au Cam­bodge. Encore que Amadou Lamine Sall n’est pas éligible au poste de Secrétaire général de la Francophonie, Oif, car il ne remplit pas du tout les critères. Pour être candidat à ce prestigieux poste international de la Francophonie, il faut déjà occuper un poste stratégique de Directeur régional d’un institut de recherche ou de formation, ou de ministre, de Premier ministre ou de président de la République, ou bien avoir dirigé une institution sous-régionale ou continentale. En plus du choix du continent d’où est originaire le candidat choisi par son pays. Amadou Lamine Sall n’a jamais occupé même un poste de directeur national (il n’est pas de hiérarchie A).
Le Président Abdou Diouf a été élu à 67 ans Secrétaire général de la Francophonie, au Sommet tenu au Liban. Il a exercé deux mandats. L’an­cienne Gouverneure du Canada, Michaëlle Jean, a occupé ce poste. L’Egyptien Boutros Boutros Ghali, ancien ministre des Affaires étrangères, a été Secrétaire général de la Francophonie. La Rwandaise Louise Mushikiwabo, ancienne ministre des Affaires étrangères, est l’actuelle Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Franco­phonie (Oif). Elle compte rempiler. Où est la chance de celui qui n’est même pas le candidat de Kaolack, sa ville natale, a fortiori du Sénégal, voire de l’Afrique. La Francophonie est une institution très sérieuse qui pèse dans la géopolitique et la stratégie culturelle internationales. En effet, le Sénégal regorge de gros calibres, Cheikh Tidiane Gadio, Abdou­laye Bathily, Aminata Touré «Mimi», Abdou Fall, Amadou Tidiane Wone, Penda Mbow, Aïssata Tall Sall, Safiatou Ndiaye Diop, entre autres, pour candidater à ce poste prestigieux. Si tant est que le Sénégal postule. Et tel n’est pas le cas car le Sénégal a eu deux mandats à la Franco­phonie avec le Président Abdou Diouf.
Si on ne se respecte pas, de grâce, qu’on respecte le Sénégal, pays de Senghor.
Lamine Sall mène sa campagne sans vision programmatique et sans proposition novatrice. Seulement avec des théories fumeuses. Et sa stratégie consiste à mettre la pression sur les nouvelles autorités pour parrainer sa candidature. Un groupuscule de ses amis signe des articles de soutien. Heureusement, d’autres amis comme Hamidou Sall, ancien conseiller du Président Abdou Diouf, l’avocat Me Boucounta Diallo, l’écrivain Racine Senghor, l’écrivaine Mariama Ndoye, le Colonel écrivain Moumar Guèye n’ont pas suivi la trajectoire irréaliste et prétentieuse du poète. Je crois que Amadou Lamine Sall provoque pour faire parler de lui, faire le «buzz» pour parler comme les jeunes. Comme avait écrit Abdou Samb, professeur de Lettres modernes : «Amadou Lamine Sall n’a pas la carrure d’homme d’Etat pour être le candidat du Sénégal à la Francophonie. Les nouvelles autorités sénégalaises responsables ne proposeraient pas du tout la candidature de Amadou Lamine Sall, qui n’est pas au fait des enjeux géo-politico-culturels du monde.»
En effet, la Francophonie est une institution très sérieuse qui pèse dans la géopolitique mondiale.
Ousmane NDIAYE
Inspecteur de l’Education à la retraite
Dakar-Plateau