L’athlétisme des pays africains, issus de l’espace francophone, accuse beaucoup de retard par rapport à ceux anglophones qui sont beaucoup plus performants. Et pour faire en sorte que les pays francophones en Afrique arrivent à se hisser au niveau de leurs homologues anglophones, le Centre régional de développement de l’Iaaf (Crd Iaaf) dont le président est Amadou Dia Bâ, juge qu’il n’y a pas meilleur moyen d’y parvenir que d’investir dans la formation de jeunes athlètes, histoire de créer «de futurs Usain Bolt» et Cie encadrés auparavant par une ressource humaine de qualité.
C’est ainsi qu’un séminaire de cinq jours  à l’intention de 28 entraîneurs d’athlètes africains en provenance de pays de la Francophonie s’est  ouvert hier au stade Senghor et organisé par le Crd Iaaf. Il vise à renforcer les capacités  de ces  encadreurs.
Ces derniers sont formés par deux experts en la matière, à savoir l’expert de l’Iaaf, le Malien Dramane Coulibaly, et Fara Fall, directeur de la formation au niveau de la Fédération sénégalaise d’athlétisme.

«La formation des formateurs a toujours été le cheval de bataille de Lamine Diack»
Ce séminaire vient à son heure, selon le Directeur du Crd Iaaf, Amadou Dia Ba, qui estime qu’il y a tout un processus pour faire émerger de futurs cracks sur les pistes d’athlétisme. «Les athlètes ne sont pas sortis du néant. Avec Usain Bolt, on sait comment ça s’est passé. Minime, cadet, junior et sénior. C’est édifiant»,  a souligné Dia Ba, seul médaillé olympique sénégalais.
Soutenant que «c’est un séminaire qui vient à son heure», l’ancien athlète estime que «la formation des formateurs des jeunes athlètes a été toujours le cheval de bataille de Lamine Diack». Révélant s’être entretenu hier matin au téléphone avant le démarrage du séminaire avec l’ancien président de l‘Iaaf, Dia Ba dit être convaincu qu’une bonne base va se dégager pour permettre à la discipline de se développer au niveau du continent et plus précisément au niveau des pays francophones comme le Sénégal «en bisbilles» avec ses performances.
«Avec la Fédération et les Ligues, on va travailler en osmose pour ramener l’athlétisme sénégalais à son niveau d’antan.»
Pour le Malien Dramane Coulibaly, un des experts chargés de former les entraîneurs, «l’encadrement resté longtemps sans une véritable prise en charge a constitué l’un des maillons faibles du dispositif du développement de l’athlétisme. L’or­ga­nisation d’une prise en charge de l’encadrement des jeunes a été un des éléments-clés du plan mondial de l’Iaaf. Qui a plaidé pour un athlétisme de jeunes», note l’expert de l’Iaaf.

«Pour un retour de l’athlétisme à l’école»
Secrétaire général de l’Uassu pendant vingt ans et par ailleurs directeur des Activités sportives au ministère des Sports, Léopold Germain Senghor, venu représenter le ministre Matar Bâ, n’a pas manqué de lancer une plaidoirie pour «un retour de l’athlétisme à l’école sans quoi la discipline ne pourra se développer».
Le Secrétaire général de la Fédération d’athlétisme, Jean Gomis, de soutenir  que  l’instance en charge de la discipline insiste surtout  sur la formation des jeunes ainsi que l’organisation de compétitions en leur faveur.
Représentant le Cnoss, le Secrétaire général, Seydina Diagne, a invité les entraîneurs à profiter surtout des enseignements qu’ils bénéficieront lors de ce séminaire pour les mettre en application sur le terrain. Avant d’annoncer l’organisation par l’Acnoa en 2018 d’une formation à l’intention des entraîneurs de jeunes athlètes.
ambodji@lequotidien.sn