Les organisations Frapp/France dégage et Forces démocratiques du Sénégal réclament des comptes par rapport à la gestion des deniers publics dégagés dans la lutte contre le Covid-19.

Ils se font les avocats des personnels soignants en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Forces démocratiques du Sénégal (Fds) et Frapp/France dégage exigent la revalorisation de leurs primes. Mais aussi le recrutement dans la fonction publique de tous les titulaires de Contrat à durée déterminée (Cdd) qualifiés, le recrutement des diplômés chômeurs et la fourniture de moyens de protection adéquats et suffisants à tout le personnel. Dans un communiqué conjoint, les deux organisations réclament également l’audit de la réforme hospitalière de 1998 et l’édification d’un hôpital national, populaire et démocratique. En outre, Dr Babacar Diop, Guy Marius Sagna et consorts réitèrent leur plaidoyer pour un test massif. «Il ne fait aucun doute que sans dépistage massif, aucune donnée statistique sur la progression de la maladie ne peut être fiable. C’est pourquoi le Frapp et Fds réclament vivement la massification des tests pour prendre la pleine mesure de la prévalence de la pandémie», soutiennent-ils. Et selon eux, dans ce contexte où la massification des tests apparaît comme une «impérieuse nécessité», «le rejet de la proposition» de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) du professeur Souleymane Mboup, qui se dit prêt à réaliser 11 000 tests par jour, est «particulièrement troublant». Ces deux organisations pensent aussi que la réquisition et la nationalisation de l’Institut Pasteur est un «impératif de premier plan». De même, ils souhaitent la réquisition, la réouverture et la nationalisation de Médis Sénégal avec l’Etat comme actionnaire majoritaire afin que le Sénégal puisse assurer lui-même sa fourniture en médicaments.
Par rapport à la gestion de la crise du Covid-19, Frapp et Fds veulent une reddition des comptes. Ils exigent d’ailleurs la démission du ministre du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale du gouvernement. Car ils estiment que le nom de Mansour Faye est associé «aux graves scandales» liés aux marchés du riz, du sucre et du convoyage des denrées alimentaires destinées aux populations vulnérables. Ainsi, après avoir saisi l’Ofnac sur la gestion de ces vivres, les deux entités attendent une enquête «sérieuse et impartiale», mais surtout des sanctions à l’encontre de tous les auteurs. Dans la même dynamique, MM. Diop et Sagna et leurs camarades attendent que la lumière soit faite sur l’achat d’équipements et médicaments d’une valeur de 2 milliards de francs Cfa. Non sans rappeler que l’intersyndicale de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) dénonce le caractère «nébuleux» de la commande passée par le biais d’un privé. Pour elles, la gestion de la pandémie a viré au «fiasco général» sous la responsabilité du chef de l’Etat, Macky Sall. «Une gestion calamiteuse de la crise du Covid-19 qui expose le pays entier au chaos sanitaire, économique et social», expriment le Frapp et Fds. Qui en appellent à la mise en place d’un «Front pour la révolution nationale, démocratique et populaire».