Fraude au Bac 15 candidats exclus d’office

Les 15 candidats, pris la main dans le sac en train de tricher à Thiès lors de l’épreuve de philosophie, risquent gros. Une enquête est ouverte. En attendant leur sanction pénale, ils sont d’ores et déjà exclus du Bac.Par Malick GAYE
– 15 candidats libres ont été surpris jeudi passé, lors de l’épreuve de philosophie, en train de tricher. Ces candidats qui viennent de Pikine et Guédiawaye étaient au lycée de Pékesse, région de Thiès, dans le jury numéro 1 623. Ils avaient en leur possession le corrigé du sujet de philosophie qu’ils s’échangeaient sur la plateforme WhatsApp.
Naturellement, ces personnes encourent une sanction pénale pour fraude. Mais avant d’être présentés à un juge, ces 15 candidats n’auront pas le Bac cette année. «D’abord, il y a l’association de malfaiteurs qu’ils risquent, qui est une sanction pénale. La deuxième chose, c’est la sanction académique. Et ils vont passer en Conseil de discipline. Ce qui est sûr, c’est que cette année ils ne poursuivront pas les épreuves. Donc ils n’auront pas de Bac. Maintenant, le Conseil de discipline va voir s’ils seront autorisés dans le futur à être candidats au Bac», a déclaré Socé Ndiaye, directeur de l’Office du Bac sur la Rfm.
Dans l’optique de situer les rôles ainsi que la responsabilité des personnes impliquées, la Section de recherches de la Gendarmerie nationale a été mise en branle, a annoncé le directeur la Formation et de la communication, et porte-parole du ministère de l’Education nationale. Pour l’heure, Mohamed Moustapha Diagne précise que «les éléments constitutifs du dossier ne permettent pas d’évoquer une fuite d’épreuves ou de corrigés, mais plutôt d’une tentative de fraude organisée qui a mal tourné».
S’il est pour le moment trop tôt pour avancer sur l’enquête ouverte, M. Diagne précise tout de même qu’il «s’agit de 15 candidats libres, tous provenant de Pikine et de Guédiawaye, qui se sont inscrits au Centre académique de l’orientation scolaire et professionnelle de Thiès. Ces candidats, âgés entre 19 et 25 ans, ont reconnu les faits et vont passer en conseil de discipline, conformément aux textes en vigueur».
Ce n’est pas seulement l’examen de Baccalauréat général qui a enregistré des cas de fraude. En effet, «il y a d’autres cas. Je peux vous citer l’exemple presque similaire à Kaffrine. Et il y en a d’autres. Pendant le Bac technique, il y en a eu beaucoup d’autres que nous avons détectés et qui sont en attente de passer au Conseil de discipline. Je pense qu’ils sont plus de 10. Mais ils vont attendre parce que tous les dossiers de fraude vont être transmis en même temps après l’examen pour instruction et jugement», a rappelé le directeur de l’Office du Bac.
Il faut noter qu’avant le début des épreuves, ils étaient 153 mille 727 candidats en quête du premier diplôme universitaire. A part Matam qui a accusé un retard de 20 minutes dû à la pluie, l’examen s’est déroulé sans incident sur l’étendue du territoire. Pour réduire la contamination au Covid-19, des mesures ont été prises. Le port du masque est obligatoire. Et le plus important : Des messages sont envoyés aux candidats pour les informer. «Les élèves ont même reçu les informations correspondant leur jury d’affectation, leur numéro de table. Ils l’ont reçu par sms depuis le mois d’avril. Ensuite, tous ceux qui ont fait le Bac technique ont reçu les résultats du premier et du deuxième groupe par leur téléphone. Et pour le Baccalauréat général, il en sera de même pour tous les candidats qui ont donné un numéro de téléphone valide. Et c’est le cas pour une bonne partie d’entre eux. Il y a une infime minorité des candidats qui, soit n’ont pas donné un numéro soit un bon numéro, mais tous les autres vont recevoir leur sms», a informé Socé Ndiaye.
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